Ce novice en politique, âgé de 60 ans et issu du parti Pheu Thai associé à la famille Shinawatra, a récolté plus de la moitié des voix au Parlement, selon un comptage en cours de l'AFP.
L'entrepreneur a réussi à obtenir suffisamment de soutiens de la part des sénateurs nommés par l'armée, grâce à une alliance avec des partis aux mains de généraux du gouvernement sortant, qui exclut les réformistes vainqueurs du vote, Move Forward, jugés trop radicaux.
En s'alliant avec ses anciens adversaires, Pheu Thai aurait cherché à favoriser le retour en Thaïlande de son emblématique leader Thaksin Shinawatra (74 ans), qui a vécu à l'étranger ces quinze dernières années pour échapper à des condamnations qu'il juge politique, selon des observateurs.
Thaksin, Premier ministre entre 2001 et 2006 jusqu'à un coup d'Etat, est rentré mardi matin. Il a été conduit en prison pour purger des peines d'emprisonnement d'un total de huit ans.
Deuxième du scrutin, Pheu Thai s'est notamment entendu avec le Parti de la nation thaïlandaise unie de Prayut Chan-O-Cha, le désormais ex Premier ministre arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat en 2014.
Avec l'apport de Bhumjaithai, dirigé par Anutin Charnvirakul, la coalition compte plus de 310 sièges sur les 500 de la Chambre basse.
La question est de savoir combien de temps ce gouvernement va tenir, parce que ce n'est pas un alignement naturel dans la vie politique thaïlandaise.
Move Forward reste dans l'opposition. La candidature de son chef de file Pita Limjaroenrat (42 ans), coqueluche des nouvelles générations, avait été rejetée par le Parlement en juillet dernier.
Srettha présente un profil plus consensuel que Pita, dont le projet de réformer la loi réprimant durement le crime de lèse-majesté a soudé le bloc militaro-royaliste contre lui. Le nouveau chef du gouvernement a promis de ne pas y toucher.
La deuxième économie d'Asie du Sud-Est, en manque de réformes structurelles, affiche un taux de croissance inférieur à ses voisins indonésiens et vietnamiens.