Scandale politico-financier au Japon: le Premier ministre ne veut plus des soirées de levées de fonds

16:2629/02/2024, jeudi
AFP
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida arrive dans la 5e salle où le comité d'éthique politique se tiendra au Parlement, concernant un scandale financier qui a secoué le Parti libéral-démocrate au pouvoir, à Tokyo le 29 février 2024.
Crédit Photo : Kazuhiro NOGI / AFP
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida arrive dans la 5e salle où le comité d'éthique politique se tiendra au Parlement, concernant un scandale financier qui a secoué le Parti libéral-démocrate au pouvoir, à Tokyo le 29 février 2024.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a promis, lors de son audition jeudi par un comité d'éthique parlementaire chargé d'enquêter sur un important scandale de fonds dissimulés, de ne plus organiser de soirées de levées de fonds.

Le Parti libéral-démocrate au pouvoir au Japon (PLD, droite conservatrice) est ébranlé depuis des mois par un scandale de potentielles caisses noires.


En janvier, deux parlementaires du PLD ont été inculpés et trois des factions de ce parti ont été dissoutes, contribuant à faire chuter la cote de popularité de M. Kishida.

Au cœur de ce scandale, de l'argent que des dizaines de membres de ce parti sont soupçonnés d'avoir omis de déclarer pendant des années l'équivalent de plusieurs millions d'euros récoltés via la vente de billets pour des soirées de collecte de fonds, et que le PLD leur aurait ensuite reversés.


"J'ai l'intention de ne pas organiser ces soirées au cours de mon mandat de Premier ministre",
a déclaré M. Kishida à la commission d'éthique politique du Parlement.

Il est le premier chef de gouvernement en exercice à être ainsi entendu par ce comité chargé d'examiner la conduite des parlementaires accusés de malversations.


Le Premier ministre s'est également engagé à réviser la loi sur le financement politique
"de manière à ce que non seulement les personnes chargées de la comptabilité, mais aussi les hommes politiques eux-mêmes, soient tenus pour responsables".

L'amendement envisagé vise également à permettre une plus grande implication des auditeurs externes et à faciliter la numérisation afin de
"rendre les fonds politiques plus transparents"
, a-t-il ajouté.

Les factions du PLD, héritées des partis qui ont fusionné pour lui donner naissance dans les années 1950, sont des coalitions internes organisées autour de leaders, et qui attirent des membres en leur promettant soutiens électoraux et postes ministériels.

La cote de popularité du gouvernement de M. Kishida n'a jamais été aussi basse depuis le retour au pouvoir du PLD en 2012, en raison de l'inflation et de scandales qui ont terni l'image du gouvernement ces derniers mois.


Des élections législatives ne sont pas prévues au Japon avant l'automne 2025 pour le moment, mais l'élection pour la présidence du PLD doit se tenir en septembre de cette année.

Privé de faction, il pourrait être encore plus difficile pour M. Kishida, au pouvoir depuis 2021, de se faire réélire cette année à la tête du parti. Une défaite lui coûterait son poste de Premier ministre.


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