Ce duel indécis entre les deux candidats est une revanche de l'élection de 2017, remportée par M. Weah, une ancienne star du football. Les deux hommes étaient déjà assurés d'atteindre le deuxième tour en raison des résultats provisoires annoncés quotidiennement par la commission électorale.
Interrogé par l'AFP peu avant l'annonce des résultats, le porte-parole du parti de l'Unité de M. Boakai, Mohammed Ali, a déclaré que son parti était prêt à mener campagne pour le deuxième tour, bien qu'il ait dénoncé des irrégularités concernant la prise en compte des votes invalides et des problèmes d'identification des électeurs au premier tour.
M. Weah reste populaire auprès d'une partie de la jeunesse, mais il a également déçu de nombreux électeurs au cours de son premier mandat. Beaucoup l'accusent de ne pas avoir tenu ses promesses, et les conditions de vie des plus démunis ne se sont pas améliorées, tandis que la corruption a augmenté.
M. Boakai, ancien vice-président de 2006 à 2018, est un homme politique chevronné au niveau national depuis près de quatre décennies. Il promet de redorer le blason du pays, de développer les infrastructures et d'améliorer la vie des plus démunis. Il a noué des alliances avec des dirigeants locaux, dont l'ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans et reste influent dans la province clé de Nimba (nord).
Des affrontements entre le parti au pouvoir et les opposants pendant la campagne du premier tour -qui était par ailleurs largement pacifique- ont fait plusieurs morts, notamment dans la province du Lofa, ce qui suscite des craintes de violences post-électorales.
Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Libéria, créée en 2003 et partie en 2018, pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250 000 morts entre 1989 et 2003.