Le Maroc a annoncé mardi des propositions de réforme de son Code de la famille, abordant notamment le mariage des mineures et l'héritage, sans toutefois satisfaire pleinement les aspirations d'égalité des défenseurs des droits des femmes.
Parmi les principales propositions de réforme, présentées par le ministre de la Justice, Abdelatif Ouahbi, après deux années de consultations, figurent la révision des dérogations au mariage des mineures et l'élargissement des droits des femmes en matière de tutelle et de garde des enfants.
Ces propositions restent néanmoins en deçà des revendications des mouvements féministes, qui réclament depuis longtemps l'interdiction totale du mariage des mineures, l'abolition de la polygamie et l'égalité en matière d'héritage.
En ce qui concerne la tutelle des enfants, jusqu'ici automatiquement attribuée au père, celle-ci serait désormais partagée entre les deux époux, même après un divorce. La mère ne risquerait plus de perdre la garde de ses enfants si elle se remarie, a ajouté le ministre.
Concernant l'héritage, où les femmes ne reçoivent actuellement que la moitié de la part des hommes, une alternative a été suggérée, permettant des donations sans limitation aux héritières, y compris mineures, selon Ahmed Toufiq, ministre des Affaires islamiques.
Ces propositions doivent encore être soumises au circuit législatif, dont le calendrier reste à déterminer.
Le monarque a ensuite sollicité l'avis du Conseil supérieur des Oulémas, organe habilité à émettre des fatwas (avis religieux) et qu'il préside, sur les propositions ayant trait aux textes religieux.
En 2004, le Maroc avait adopté un Code de la famille qui accordait davantage de droits aux femmes. Cependant, ce texte avait été jugé insuffisant par les défenseurs des droits des femmes.