Le Mali est plongé dans une crise sécuritaire et politique profonde depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et salafiste dans le nord en 2012.
Si les indépendantistes ont signé un fragile accord de paix en 2015, les agissements des groupes terroristes se sont propagés au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, et menacent de s'étendre vers le sud.
Le centre du Mali est devenu l'un des foyers de la violence, qui va de pair avec le banditisme et les représailles entre communautés.
Les mines et bombes artisanales font partie des armes de prédilection des terroristes qui visent les symboles de l'Etat et la présence étrangère. Ces attaques font des dizaines de morts chaque année, majoritairement des soldats mais aussi des civils. La Minusma n'a pas précisé la nationalité des Casques bleus tués et blessés mardi.
Cette force est la mission militaire de l'ONU qui perd le plus de soldats ces dernières années. En janvier, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres indiquait dans un rapport que 165 Casques bleus y avaient été tués et 687 blessés dans des actes hostiles depuis juillet 2013. Il y dénombrait au total 548 attaques de bombes artisanales ayant fait 103 morts et 638 blessés parmi le personnel en tenue.
En décembre, la Minusma déployait au Mali environ 12.400 soldats, 1.600 policiers et 1.800 civils.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 à Bamako et ont conforté leur emprise par un second putsch en 2021, ont mis fin à la coopération militaire antijihadiste avec la France et ses partenaires européens et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie.