Le président de la Transition a nommé le Général de division El Hadj Gamou, nouveau gouverneur de Kidal. Il remplace à ce poste le colonel Fodé Malick Sissoko interpellé la semaine dernière après la fuite de l’un de ses échanges téléphoniques dans lequel il prêtait allégeance au chef rebelle Algabass Ag Intalla.
À son retour au Mali, il avait un temps été du côté de la rébellion avant de tourner casaque. Il fait partie des rares officiers du septentrion malien à n’avoir pas déserté après son intégration dans l’armée malienne.
Il arrive dans une région qui n’est pas entièrement sous contrôle de l’État malien puisque les militaires de l’armée régulière n’ont repris la ville des mains des rebelles que le 13 novembre dernier. Le Général Gamou n’est pas un inconnu de la région puisqu’il y a servi comme commandant de zone. De plus, il faisait partie du revers enregistré par l’armée en 2014 lors de la visite controversée de l’ancien premier ministre Moussa Mara dans cette ville.
Devenu fréquentable aux yeux des rebelles, il les avait farouchement combattus en tant que membre de l’armée ou lorsqu'on le soupçonnait d’être le chef militaire du Groupe d’Autodéfense Imghad et Alliés (GATIA) – mouvement armé progouvernemental signataire de l’Accord de paix de 2015. Ce qui fait dire à certains observateurs qu’en acceptant ce poste, le général Gamou sait qu’il marche sur des œufs et fera sûrement face à des adversités.
Avant sa nomination, on disait de lui qu’il était en froid avec le président de la transition après avoir été débarqué de son poste d’inspecteur général des Armées. Apparemment, le contact a été renoué.
Dans ses nouvelles fonctions, le général Gamou aura pour mission d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens dans la 8e Région administrative du pays. Il devra aussi tout mettre en œuvre pour travailler à la relance des activités socio-économiques et au retour des services sociaux de base.