Accusations de soutien à des manifestations au Kenya: la Fondation Ford dément

11:1416/07/2024, Salı
AFP
Vue générale du siège de la Direction des enquêtes criminelles (DCI) à Nairobi le 15 juillet 2024.
Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP
Vue générale du siège de la Direction des enquêtes criminelles (DCI) à Nairobi le 15 juillet 2024.

La Fondation Ford a démenti mardi "financer" ou "parrainer" les récentes manifestations anti-gouvernementales ayant secoué le Kenya, au lendemain des déclarations du président William Ruto qui a accusé cette organisation basée aux États-Unis de favoriser "l'anarchie".

Locomotive économique d'Afrique de l'Est, le Kenya a sombré dans le chaos politique ces dernières semaines en raison de manifestations contre un projet gouvernemental d'augmentation des taxes.


Elles ont commencé le 18 juin par des rassemblements pacifiques de jeunes, avant de devenir une mobilisation plus large contre M. Ruto et son administration, et de déboucher pour certaines sur des violences et pillages. Plusieurs dizaines de manifestants ont été tués.

"Ceux qui sponsorisent le chaos dans la république du Kenya, honte à eux car ils sponsorisent la violence contre notre nation démocratique"
, avait accusé lundi dans un discours le président kényan William Ruto, avant de poursuivre:
"Je veux demander aux gens de la Fondation Ford, cet argent qu'ils donnent pour soutenir la violence, comment vont-ils en bénéficier?".

"Tout en reconnaissant le droit des Kényans de plaider pacifiquement en faveur d'un pays juste et équitable, nous rejetons toute action ou discours haineux ou prônant la violence contre toute institution, individu ou communauté"
, a réagi mardi auprès de l'AFP la Fondation Ford.

"Nous ne finançons ni ne parrainons les récentes manifestations contre le projet de loi de finances et avons une politique strictement non partisane pour toutes nos subventions
", a-t-elle poursuivi.

L'organisation créée en 1936 par Edsel Ford, le fils de Henry Ford, fondateur de la Ford Motor Company, intervient dans le monde entier et a pour but de défendre la justice sociale et les valeurs démocratiques.

Elle a attribué des subventions à divers groupes kényans de défense des droits humains ces dernières décennies.


La journée la plus meurtrière a été le 25 juin, lorsqu'une foule en colère avait envahi le parlement et la police avait tiré à balles réelles sur les manifestants.


M. Ruto, qui s'efforce de calmer la pire crise depuis qu'il est devenu président en 2022 et a notamment limogé la quasi-totalité de son gouvernement, avait déjà par le passé accusé des éléments étrangers, sans les nommer, de semer le trouble pendant les manifestations.

Les manifestations de rue se sont calmées récemment, mais des militants ont appelé à de nouvelles actions mardi.


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