Israël: Yaïr Lapid dénonce des "atteintes graves" à la liberté de la presse

La rédaction
09:475/12/2024, jeudi
AFP
Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid.
Crédit Photo : OLIVIER DOULIERY / AFP / Archive
Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid.

Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, a exprimé mercredi ses préoccupations face à des initiatives gouvernementales qu'il juge menaçantes pour la liberté de la presse dans le pays.

"Depuis la formation de ce gouvernement en 2022, Israël a chuté de 15 places dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières"
, a-t-il affirmé lors d'une réunion d'urgence au Parlement israélien.

Selon Lapid, l'actuel gouvernement cherche à imposer un contrôle sur les médias similaires à ceux observés
"en Hongrie et en Russie, où les médias sont apeurés, soumis et superficiels"
.

Ancien journaliste et ex-Premier ministre, Lapid a qualifié les récentes mesures de
"plan d'attaque orchestré"
. Parmi celles-ci figure un projet de loi qui donnerait au ministre des Communications le pouvoir de définir les méthodes de mesure des audiences télévisées. Une autre proposition, déjà adoptée en première lecture, vise à privatiser la société de radiodiffusion publique ainsi que la station de radio militaire.

Par ailleurs, le gouvernement a décidé de cesser toute collaboration avec le quotidien Haaretz, très critique à son égard, en retirant ses campagnes publicitaires et messages publics. Haaretz est l'un des journaux les plus anciens du pays. Son rédacteur en chef, Amos Shoken, avait récemment appelé à des
"sanctions"
contre Israël lors d'une conférence organisée à Londres, dénonçant la guerre en cours contre le Hamas à Gaza.

En mai, le gouvernement avait déjà voté la fermeture du média qatari Al Jazeera, accusé d'être le porte-parole du Hamas.

Yaïr Lapid a averti que si ces lois étaient adoptées sans opposition, des mesures encore plus drastiques pourraient suivre. De plus, il a affirmé:


Ils attendent de voir notre réaction. Ils ne reculeront que face à une résistance déterminée.

De son côté, Oded Ben-Ami, journaliste de Channel 12, a déclaré que
"les médias sont le stéthoscope d'un État démocratique. Si vous nous affaiblissez, cet État, déjà malade, ne survivra pas"
.

Cependant, le ministre des Communications, Shlomo Kahri, a réfuté les accusations, affirmant que les réformes visent à favoriser la diversité en ouvrant le marché des médias à une plus grande concurrence.


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