Ce nouveau véhicule se veut adapté à l'objectif de neutralité carbone du Royaume-Uni, d'autant que les moteurs à hydrogène sont considérés comme encore moins polluants que ceux qui fonctionnent à batterie électrique. Mais il est encore bien loin de la production en série.
En cause: le manque d'infrastructures pour faire le plein, les coûts élevés pour isoler l'hydrogène sous forme pure, alors même que c'est l'élément le plus présent sur la Terre, et un manque de volonté du gouvernement britannique comparé à d'autres pays européens.
Les véhicules à hydrogène fonctionnent grâce à une forme pure du gaz combinée à de l'oxygène dans une cellule à combustion qui génère de l'électricité, et ne dégage que de la vapeur d'eau.
Des bus fonctionnant à moteur à hydrogène, des camions et des minivans sont d'ailleurs déjà sur le marché, fabriqués par un petit nombre de constructeurs comme Hyundai, Renault, Toyota et Vauxhall.
A partir de 2035, la vente de nouveaux véhicule à essence et diEsel et les hybrides sera en effet interdite dans le pays - un objectif identique à celui de l'Union européenne.
Pour Lynn Calder, cet objectif n'est "pas tenable" - alors même que le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a déjà repoussé de cinq ans la date initiale de l'interdiction. Elle critique "un plan en l'air sans aucune stratégie derrière".
Le ministère britannique des Transports assure de son côté avoir mis en place des incitations pour aider les constructeurs à passer à une production de véhicules moins polluante.
Il ajoute que la demande de véhicules électriques est élevée - mais les données récentes montrent des ventes qui ralentissement au Royaume-Uni et ailleurs.
En ce qui concerne les infrastructures, il y a plus de 61.000 bornes publiques de chargement au Royaume-Uni, en hausse de 44% sur un an, selon le gouvernement.
L'hydrogène, lui, est loin derrière: il n'y avait que 921 stations de ravitaillement dans le monde à fin 2023, d'après le cabinet de conseil LBST, la Chine en tête, avec 200, soit le double de l'Allemagne, le leader européen. Au Royaume-Uni: six.
Le secteur automobile britannique déplore un manque de volonté de l'Etat et d'incitations, à destination notamment des particuliers.
A quelques mois d'élections législatives pour lesquelles les travaillistes sont donnés gagnants dans les sondages, Greenpeace voudrait bien voir le principal parti d'opposition réinstaurer, s'il était élu, la date de 2030 qui avait initialement été fixée par les conservateurs pour l'interdiction des véhicule à combustion.
L'ONG demande aussi aux autorités de mettre les gaz pour le développement du réseau de stations de chargement pour véhicules électriques.
Mais elle ne croit pas à l'hydrogène, du moins pas à moyen terme. Vu le caractère encore embryonnaire des infrastructures, ce n'est pas encore une option viable pour "le transit de masse", tranche Paul Morozzo, un spécialiste des transports chez Greenpeace, interrogé par l'AFP.