Inde: un ex-député et son frère tués sous l'oeil des caméras en direct

11:4016/04/2023, Pazar
MAJ: 17/04/2023, Pazartesi
AFP
Crédit photo: SANJAY KANOJIA / AFP
Crédit photo: SANJAY KANOJIA / AFP

Des assaillants se faisant passer pour des journalistes ont tué à bout portant, devant des caméras filmant en direct, un ancien député indien et son frère que la police accompagnait menottés à l'hôpital, à Prayagraj, dans l'Etat d'Uttar Pradesh (nord).

Atiq Ahmed, 61 ans, emprisonné depuis 2019 et condamné pour enlèvement, répondait aux questions des journalistes samedi soir lorsqu'il a été abattu par balle ainsi que son frère Ashraf, ont montré des images de la chaîne indienne de télévision Aaj Takand.


"Selon les premières informations, trois personnes se faisant passer pour des journalistes les ont approchés et ont ouvert le feu",
a expliqué un responsable de la police, Prashant Kumar.

Les assaillants ont été arrêtés et leur interrogatoire est en cours.

La séquence filmée par la télévision montre les assaillants criant des slogans hindous après l'attaque. Les deux victimes sont membres de la minorité musulmane indienne mais la police n'a pas précisé si elle enquêtait sur un possible motif confessionnel pour leur assassinat. Selon des informations de presse, les assaillants étaient de petits délinquants.


Les deux frères étaient liés aux milieux de la criminalité en Inde et l'ancien député faisait face à plus d'une centaine d'accusations, notamment pour meurtre et agression.

L'un des assaillants portait une caméra et l'autre un micro portant le logo de la chaîne, selon des médias locaux.


La police de l'Uttar Pradesh avait annoncé plusieurs jours auparavant avoir tué lors d'une fusillade le fils âgé de 19 ans de l'ex-député et un complice, tous deux recherchés dans une affaire de meurtre.


Dans cet Etat, les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent régulièrement des exécutions extra-judiciaires.

Atiq Ahmed avait affirmé le mois dernier dans une requête présentée à la Cour suprême indienne que sa vie était menacée par la police.


Dimanche, après l'incident, les rassemblements de plus de quatre personnes ont été interdits en Uttar Pradesh, un Etat de 200 millions d'habitants dirigé par le parti nationaliste hindou au pouvoir en Inde, le Bharatiya Janata Party (BJP).


Les partis d'opposition ont accusé le BJP d'imposer le règne de la terreur. Des centaines de politiciens de tous partis en Inde sont incriminés par la justice en particulier en Uttar Pradesh où cela concerne près de la moitié des ministres de l'Etat, y compris le ministre en chef, selon l'Association for Democratic Reforms (ADR).


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