France: Des policiers rassemblés à Nice pour soutenir leur collègue incarcéré

18:5226/07/2023, Wednesday
MAJ: 26/07/2023, Wednesday
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Crédit photo: PATRICK KOVARIK / AFP
Crédit photo: PATRICK KOVARIK / AFP

Plusieurs dizaines de policiers se sont rassemblés à Nice (Alpes-Maritimes), ce mercredi, pour dénoncer la détention d'un de leurs collègues de la Bac (Brigade anti-criminalité) de Marseille, la semaine dernière, mis en cause pour des violences sévères exercées contre un jeune homme en marge des émeutes du mois dernier.

Selon l'information rapportée par BFMTV, les membres des forces de l'ordre se sont réunis devant le commissariat central, à la caserne Auvare. Le mouvement de protestation, à l'initiative de policiers, est notamment soutenu par le syndicat Unité-SGP-Police des Alpes-Maritimes.


Pour rappel, plusieurs syndicats de la Police nationale française ont appelé, vendredi dernier, les forces de l'ordre à une grève du zèle, suite à la mise en examen de quatre policiers de la Bac (Brigade anti-criminalité) à Marseille et à l'incarcération de l'un d'entre eux dans la nuit de jeudi à vendredi.

Dans ce contexte tendu entre la Police et la Justice, le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a regretté cette décision du tribunal, arguant qu’
"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison"
.


En réaction au mouvement de grève du zèle des forces de l'ordre, le Président français a tenté de calmer le jeu, depuis la Nouvelle-Calédonie, où il poursuit sa visite. Emmanuel Macron a déclaré qu'il comprend
"l'émotion"
des policiers dans le contexte des émeutes survenues entre le 27 juin dernier et le 2 juillet.

Le chef d'État français a, néanmoins, souligné que
"nul en République était au-dessus de la loi"
. Il s'est refusé à commenter les propos du DGPN et la décision de justice actant l’incarcération du policier marseillais mis en cause dans le passage à tabac d’un jeune de 22 ans en marge des émeutes dans la cité phocéenne.

Interrogé par BFMTV, ce mardi, le secrétaire général du syndicat "Alliance Police", Fabien Vanhemelryck, a réclamé un
"statut spécial"
pour
"protéger juridiquement"
les policiers.


"Nos collègues n’en peuvent plus, ils sont usés psychologiquement, physiquement et subissent la foudre depuis des mois, des années
[…]
et aujourd’hui des décisions de justice qui ne sont pas comprises"
, a-t-il plaidé.

Plusieurs commissariats de Marseille sont en pénurie d’effectifs et contraints de fermer leurs portes suite à une cascade d’arrêts maladie déposés par des policiers dans le contexte de cette grève du zèle.

Le mouvement s’est étendu à d’autres villes du sud de la France telle qu'Avignon et Nice.


Pour rappel, cette mobilisation des policiers fait suite au placement en détention provisoire d'un policier pour "violences volontaires aggravées" à Marseille. Ce membre de la Bac et trois de ses collègues sont jugés pour avoir passé à tabac et avoir tiré au LBD sur un homme de 21 ans dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet à Marseille, une violence l'ayant plongé plusieurs heures dans le coma et ayant nécessité plusieurs opération ainsi qu'une interruption temporaire de travail (ITT) de 60 jours.


Cet événement avait eu lieu en marge des émeutes survenues suite au meurtre du jeune Nahel (17 ans), le 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine), par un policier, après un refus d'obtempérer.


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