Or cette saison des pluies contribue largement (jusqu'à 60%) au total de précipitations annuelles dans les pays équatoriaux de la Corne de l'Afrique (qui regroupe Djibouti, Ethiopie, Érythrée, Somalie et des parties du Kenya, du Soudan, du Soudan du Sud et de l'Ouganda, et est parfois élargie au Burundi, au Rwanda et à la Tanzanie, ndlr).
Ces prévisions confirment les craintes des météorologues et des agences d'aide de voir cette sécheresse d'une durée et d'une gravité sans précédent provoquer rapidement une catastrophe humanitaire.
La Corne de l'Afrique est l'une des région les plus vulnérable au changement climatique, avec des crises de plus en plus fréquentes et intenses.
Les cinq saisons des pluies avortées consécutives ont jusqu'ici provoqué la mort de millions de têtes de bétail, la destruction de récoltes, et poussé des millions de personnes à quitter leurs régions pour trouver de l'eau et de la nourriture ailleurs.
La dernière famine a été déclarée en Somalie en 2011, et quelque 260.000 personnes, dont la moitié d'enfants âgés de moins de six ans, étaient morts de faim faute de réponse suffisamment rapide de la part de la communauté internationale, selon l'ONU.
A l'époque, la région avait connu deux saisons des pluies avortées consécutives, contre cinq aujourd'hui.
Mercredi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a souligné qu'environ 1,3 million de Somaliens, dont 80% de femmes et d'enfants, ont dû changer de région pour fuir la sécheresse.
Si le stade de la famine n'a pas encore été atteint, 8,3 millions de personne, soit plus de la moitié de la population somalienne, auront besoin d'aide humanitaire cette année, a-t-il ajouté.
Workneh Gebeyehu, secrétaire exécutif de l'IGAD, a appelé à une mobilisation internationale urgente face à cette sécheresse en voie d'aggravation.