Experts et militants dénoncent un G7 inutile sur le dossier du climat

12:5315/06/2024, Cumartesi
MAJ: 15/06/2024, Cumartesi
AFP
Le président américain Joe Biden (C), la Première ministre italienne Giorgia Meloni (G) et le Premier ministre britannique Rishi Sunak assistant à une séance de travail sur l'Afrique, le changement climatique et le développement au centre de villégiature Borgo Egnazia lors du sommet du G7 organisé par l'Italie dans la région des Pouilles, le 13 juin 2024 à Savelletri. Les dirigeants des pays riches du G7 se réunissent dans le sud de l'Italie cette semaine dans un contexte de troubles politiques et mondiaux, avec pour priorité de renforcer le soutien à l'Ukraine.
Crédit Photo : Filippo MONTEFORTE / AFP
Le président américain Joe Biden (C), la Première ministre italienne Giorgia Meloni (G) et le Premier ministre britannique Rishi Sunak assistant à une séance de travail sur l'Afrique, le changement climatique et le développement au centre de villégiature Borgo Egnazia lors du sommet du G7 organisé par l'Italie dans la région des Pouilles, le 13 juin 2024 à Savelletri. Les dirigeants des pays riches du G7 se réunissent dans le sud de l'Italie cette semaine dans un contexte de troubles politiques et mondiaux, avec pour priorité de renforcer le soutien à l'Ukraine.

Les dirigeants des sept démocraties les plus riches du monde ont échoué à faire des progrès significatifs sur le climat lors de leur sommet en Italie, se contentant de réitérer de précédents engagements, ont déploré vendredi experts et militants.

"Les dirigeants du G7 auraient pu rester chez eux. Aucun nouvel engagement n'a été pris",
a cinglé Friederike Roeder, vice-présidente du groupe Global Citizen, après la publication du communiqué final vendredi.

Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis dans les Pouilles ont confirmé l'engagement pris en avril par leurs ministres de l'Environnement de supprimer progressivement d'ici à 2035 les centrales électriques au charbon sans dispositifs de captage de carbone, une étape importante vers la fin du recours aux combustibles fossiles.


Une marge de manœuvre demeure, puisque les pays pourront suivre
"un calendrier compatible avec le maintien d'une limite d'augmentation de la température à 1,5°C, conformément aux trajectoires de neutralité carbone".

"Pour rester en dessous de 1,5 degré, le plan du G7 pour sortir du charbon est tout simplement trop réduit, trop tardif, et le gaz n'est ni bon marché ni un carburant de transition en vue d'un climat sûr",
a estimé Tracy Carty, expert des politiques du climat chez Greenpeace.

Ensemble, les pays du G7 représentent 38% de l'économie mondiale et sont responsables de 21% des émissions de gaz à effet de serre, selon des chiffres pour 2021 de l'Institut d'analyse du Climat.

En outre, le G7, responsable de presque 30% de la production d'énergies fossiles,
"a laissé la porte ouverte à la poursuite d'investissements publics dans le gaz",
a souligné Nicola Flamigni du cabinet spécialisé dans les questions climatiques GSCC.

Le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et les Etats-Unis ont aussi réaffirmé le besoin d'un nouvel accord après 2025 sur le financement de l'adaptation au changement climatique, dont ils seraient les principaux contributeurs, mais ce n'est pas nouveau.


"Cible complètement ratée"


Des dizaines de militants du climat en colère ont organisé un sit-in près du centre de presse du G7 à Bari, arborant des T-shirts figurant un olivier en flammes émergeant d'une Méditerranée rouge feu.


L'Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement, et les pourtours de la Méditerranée sont particulièrement vulnérables aux événements climatiques extrêmes, des sécheresses aux inondations.

La Première ministre Giorgia Meloni, dont le gouvernement conservateur a voté contre le Pacte vert européen, a affirmé que le changement climatique devait être combattu
"sans approche idéologique",
une manière d'enterrer le dossier.

La présence du tout-puissant patron du géant pétrolier et gazier italien Eni Claudio Descalzi à la table des dirigeants du G7 pour des discussions sur l'Afrique a démontré la proximité des intérêts de Rome avec ceux du lobby énergétique, ont noté les militants du climat.


"Il n'y a aucune preuve que le gaz en Afrique satisfasse les besoins des gens mieux et à meilleur marché que l'énergie propre et l'électrification",
a observé Luca Bergamaschi, cofondateur du groupe de réflexion ECCO.

"Au contraire, les investissements dans le gaz en Afrique ont un impact négatif sur les finances publiques",
a-t-il argué.

Des experts ont aussi pointé le manque d'empressement du G7 pour rester dans les principaux contributeurs du fonds de la Banque mondiale qui aide les pays africains à lutter contre le changement climatique.


Le G7 a annoncé une nouvelle initiative baptisée
"Energie pour la croissance en Afrique",
sans préciser si elle bénéficiait de financements.

L'organisation One Campaign a pour sa part déploré
"les platitudes vides de sens"
du G7 présidé par l'Italie dans les Pouilles, le directeur exécutif David McNair enfonçant un dernier clou dans le cercueil en affirmant que
"le sommet a complètement raté sa cible".

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