L'objectif de croissance du PIB devrait être dévoilé dimanche dans un discours du Premier ministre sortant, Li Keqiang, à l'ouverture de la session parlementaire annuelle qui réunira à Pékin près de 3.000 députés de tout le pays.
La deuxième économie mondiale, durement affectée par les restrictions anti-Covid en vigueur pendant près de trois ans, a enregistré une croissance de seulement 3% en 2022.
Il s'agissait alors d'un des rythmes les plus faibles en 40 ans.
Pour 2023, la Chine devrait donc jouer la prudence: un consensus d'économistes interrogés par l'AFP table sur un objectif de 5,3%, l'un des plus modestes depuis des décennies. L'an dernier, Pékin visait 5,5%.
Car, même si les restrictions sanitaires ont été levées en décembre, la reprise économique chinoise devrait pâtir de la mauvaise santé de l'immobilier.
Le secteur immobilier chinois, qui, avec la construction, représente plus d'un quart du PIB du pays, avait joué un rôle-clé dans la reprise post-pandémie en 2020. Mais il est depuis fragilisé.
Nombre de promoteurs luttent pour leur survie après un durcissement par Pékin des conditions d'accès au crédit, tandis que les ventes immobilières s'affichent en repli.
De nombreux acheteurs ont refusé de rembourser leurs mensualités l'an dernier, excédés par les retards de livraison de leur logement.
Le contexte international n'aide pas. De nombreux économistes redoutent un ralentissement mondial, dans un contexte de hausse des coûts et de relèvement des taux d'intérêt par les banques centrales pour contrer l'inflation.
Les tensions géopolitiques pèsent aussi sur les perspectives de croissance de la Chine, selon les économistes qui s'inquiètent d'un engagement de Pékin pour soutenir la Russie dans le conflit en Ukraine.
Selon les experts, la consommation aura un rôle à jouer dans la reprise de l'économie chinoise.
Gene Ma partage son optimisme, soulignant que son Institut de finance internationale s'attend à un rebond de la consommation des ménages, de -0,2% l'an dernier à +9% cette année.