Après plusieurs heures de confrontation vendredi, les enquêteurs sud-coréens ont renoncé à arrêter le président déchu Yoon Suk Yeol. Quelle est la garde rapprochée à l'origine de cet invraisemblable rebondissement et comment peut-elle défier ainsi les forces de l'ordre ?
Que s'est-il passé ?
Les enquêteurs disposent à la fois d'un mandat de perquisition et d'un mandat d'arrêt contre Yoon Suk Yeol, le juge leur ayant expressément accordé l'autorisation de perquisitionner un lieu sensible, la résidence présidentielle étant classée.
Une fois à l'intérieur, les enquêteurs ont constaté que le Service de sécurité présidentiel (PSS) avait utilisé des minibus et des voitures pour bloquer l'accès à la résidence. Lorsqu'ils ont essayé de continuer, des centaines d'agents du PSS se sont donné la main pour former une chaîne humaine et stopper leur progression.
Quelle sécurité ?
Son premier chef était Kim Yong-hyun, un ancien camarade d'école du président Yoon, devenu ensuite son ministre de la Défense, actuellement en prison pour son rôle d'instigateur du fiasco de la loi martiale.
Selon le journal Kyunghyang Shinmun, Kim Yong-hyun a chargé l'armée, plus précisément le Commandement de la défense de la capitale, de surveiller la résidence présidentielle, et non la police comme le voulait la tradition.
Cette unité, qui dépend du PSS et non du commandement militaire, a été l'une des premières à affronter les enquêteurs et à les empêcher d'accéder à Yoon.
Qui sont ces soldats ?
Pourquoi font-ils cela ?
Sa force a même été un facteur dans une lutte de pouvoir interne qui a culminé avec l'assassinat de Park par son chef des services de renseignement en 1979.
Après cela, les prérogatives du PSS ont été largement réduites, mais la loi sur la sécurité présidentielle lui accorde toujours des pouvoirs considérables, lui permettant, par exemple, de prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour sécuriser le lieu où se trouve le président.
Est-ce autorisé ?
Vendredi, le PSS a invoqué les pouvoirs étendus que lui confère la loi sur la sécurité présidentielle pour bloquer les enquêteurs. Cependant, des experts s'interrogent sur la légalité de cette mesure.