Cinq choses à savoir sur le Salvador

11:223/02/2024, samedi
MAJ: 3/02/2024, samedi
AFP
Un homme passe devant une peinture murale représentant le président du Salvador et candidat à la réélection pour le parti Nuevas Ideas, Nayib Bukele, à Mejicanos, San Salvador, le 2 février 2024.
Crédit Photo : Marvin RECINOS / AFP
Un homme passe devant une peinture murale représentant le président du Salvador et candidat à la réélection pour le parti Nuevas Ideas, Nayib Bukele, à Mejicanos, San Salvador, le 2 février 2024.

Cinq choses à savoir sur le Salvador, plus petit pays d'Amérique centrale, où le président Nayib Bukele, auréolé de ses succès dans sa "guerre" contre les gangs, brigue un nouveau mandat lors des élections générales dimanche.

Prison géante et mégas-procès


Le très populaire Nayib Bukele, élu en 2019, a déclaré une
"guerre"
sans merci aux gangs en mars 2022, après une flambée de violence qui avait fait 87 morts en moins en trois jours dans le pays de 6,6 millions d'habitants. Depuis, plus de 75.000 gangsters présumés ont été arrêtés et 7.000 innocents remis en liberté.

Le président a imposé un régime d'exception très critiqué par des organisations de défense des droits humains. Il a fait construire une méga-prison de 40.000 places, présentée comme
"la plus grande d'Amérique"
, à Tecoluca, au centre du pays, et fait adopter une loi permettant de juger jusqu'à 900 membres présumés de gangs au cours d'un même procès.

Selon les autorités, le taux d’homicides en 2023 était le plus bas depuis trois décennies, et aussi le plus bas en Amérique latine, à 2,4 pour 100.000 habitants, contre 83 en 2017.


Bukele, qui se qualifie volontiers de
"dictateur cool"
pour tourner en dérision ses détracteurs, a quitté ses fonctions début décembre pour se consacrer à sa campagne. Avec l'aide des juges de la Cour suprême qu'il venait de remplacer, il a ainsi contourné ainsi la Constitution, qui ne permettait qu'un seul mandat consécutif.

12 ans de guerre civile


Les injustices sociales, la répression et l'assassinat le 24 mars 1980 de l'archevêque de San Salvador, Mgr Oscar Arnulfo Romero, grand défenseur des plus démunis, provoquent une guerre civile entre les autorités et la guérilla du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN, extrême gauche).


Après une médiation de l'ONU, le conflit, qui a fait 75.000 morts et plus de 7.000 disparus, se termine en janvier 1992. Le FMLN devient un parti politique.

Mgr Romero a été canonisé en 2018.


L'IVG sévèrement punie


L'avortement a été interdit en 1998, même en cas de viol ou de danger pour la santé de la mère ou de l'enfant. Le code pénal prévoit jusqu'à huit ans de prison, mais les femmes qui mettent fin à leur grossesse sont souvent poursuivies pour homicide aggravé et peuvent se voir infliger jusqu'à 50 ans d'emprisonnement.


Les femmes ayant fait des fausses couches peuvent également être sévèrement condamnées, comme
"Maritza"
, libérée en 2022 suite à une commutation de peine, après treize ans d'incarcération.

La Cour interaméricaine des droits de l'homme, basée au Costa Rica, a examiné en mars 2023 le cas de
"Beatriz"
, une Salvadorienne qui a été forcée à porter un fœtus non viable en dépit de risques pour sa vie. Elle n'a pas encore rendu sa décision.

Le bitcoin fait un flop


Espérant relancer l'économie, le Salvador est devenu en septembre 2021 le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale, parallèlement au dollar.


L'objectif était de faire économiser des frais bancaires aux trois millions d'émigrés, principalement aux Etats-Unis, qui aident leurs proches restés au pays. Ces transferts pèsent 21% du PIB du Salvador.

Mais la cryptomonnaie n'a pas convaincu la population. Une récente enquête de l'Université d'Amérique centrale (UCA) indiquait que 88% des Salvadoriens ne l'ont pas utilisée dans leurs transactions en 2023.


"Pompéi maya"


Le site archéologique de Joya de Ceren, situé à environ 35 km au nord de la capitale San Salvador, est classé par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.


Surnommée la
"Pompéi maya"
, la communauté agricole préhispanique a été engloutie par une éruption volcanique vers 600 ap. JC. Grâce à leur parfait état de conservation, ses vestiges témoignent de la vie quotidienne des cultivateurs mésoaméricains de l'époque.

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