L'armée israélienne a bombardé samedi la bande de Gaza, où la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui dure depuis plus de huit mois, a ravivé ces derniers jours les tensions à la frontière libanaise et au Yémen.
Les espoirs d'un cessez-le-feu semblent s'éloigner en raison des exigences contradictoires d'Israël et du Hamas, qui laissent peu d'espoir de voir se concrétiser le plan annoncé il y a deux semaines par le président américain, Joe Biden.
Sur le terrain, les bombardements et combats au sol entre soldats israéliens et combattants palestiniens se sont poursuivis samedi, selon des habitants, notamment à Rafah et dans les environs de cette grande ville du sud de la bande de Gaza, à la frontière égyptienne.
Des images de l'AFPTV montrent des rues désertes dans cette grande ville du territoire palestinien en proie à une crise humanitaire majeure. La famine menace la bande de Gaza, où 75 % des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre, selon l'ONU.
Les craintes d'une extension du conflit au-delà de la bande de Gaza se sont accentuées ces derniers jours. Le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas, a indiqué que ses frappes intenses depuis mercredi sur le territoire israélien étaient une riposte à l'assassinat par Israël de l'un de ses commandants.
Le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé jeudi que la France, les États-Unis et Israël allaient élaborer en format "trilatéral" une feuille de route française en vue de contenir les tensions à la frontière israélo-libanaise.
De leur côté, les rebelles yéménites houthis, alliés du Hamas, qui disent agir en soutien aux Palestiniens de Gaza, ont revendiqué ces derniers jours une série d'attaques contre des navires en mer Rouge, ce qui a poussé Washington à "détruire" au Yémen sept radars nécessaires à ce type d'opérations.
La seule trêve conclue jusqu'ici, fin novembre, avait duré une semaine et permis la libération de 105 otages, parmi lesquels 80 Israéliens et binationaux, échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.
Le plan de trêve annoncé le 31 mai par le président des États-Unis, principal allié d'Israël, prévoit dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.
M. Biden a présenté ce plan comme émanant d'Israël. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu l'a jugé incomplet, réaffirmant la détermination de son gouvernement à poursuivre la guerre jusqu'à la défaite du Hamas et la libération de tous les otages.
À Gaza, la jetée temporaire américaine qui permet d'acheminer de l'aide humanitaire pour la population par voie maritime va être retirée en prévision d'une mer agitée, a annoncé vendredi le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom), précisant qu'elle serait déplacée vers le port israélien d'Ashdod.