Du sud au nord, le pays le plus peuplé d'Afrique (quelque 215 millions d'habitants) est comme paralysé. Devant les distributeurs en manque de billets et les stations essence dépourvues de carburant, les files d'attente s'allongent, plongeant la population dans la détresse.
Difficile d'imaginer dans ce contexte comment le Nigeria tiendra ses élections présidentielle et législatives le 25 février: plus de 93 millions de Nigérians sont appelés aux urnes dans 176.846 bureaux de vote à travers le pays.
Le président Muhammadu Buhari, après deux mandats et huit ans au pouvoir, ne se représente pas comme le veut la Constitution. Fait inédit au Nigeria, qui a renoué avec la démocratie en 1999, les résultats s'annoncent serrés entre les trois principaux candidats: Bola Tinubu, du parti au pouvoir l'APC, Atiku Abubakar, du principal parti d'opposition le PDP, et l'outsider Peter Obi, du parti travailliste.
Depuis près d'un an, le Nigeria fait face à une importante pénurie de carburant, qui empoisonne la vie de ses habitants, et qui ces trois dernières semaines s'est considérablement aggravée.