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Un petit tour dans l’histoire d'aujourd’hui et demain
Les eaux sont de nouveau en ébullition dans la région où nous nous trouvons. On peut se demander « Quand se sont-elles calmées ? », ce qui n'est pas du tout une réaction injuste. Cependant, cette fois-ci, le bouillonnement met à nu certains des plans et des complots établis depuis la fin de la Première Guerre mondiale, camouflés et couverts par d'autres déguisements et couvertures, et nous obligent à les confronter et à les prendre en compte.
L'ordre établi ce jour-là a été légitimé par toutes sortes de mensonges, de tromperies, d'idéologies ou d'histoires.

De nombreux dirigeants collaborateurs qui ont été portés au pouvoir ont été présentés comme les héros de la libération de leurs pays de l'occupation, et les ordres établis ont été acceptés par les peuples comme étant dignes de la gloire et de l'honneur de leurs peuples, de leurs nations, et comme en étant le produit.
Ce n'est évidemment pas une coïncidence si les drapeaux de tous les régimes arabes établis en rompant leurs liens avec l'Empire ottoman sont identiques.
Ils n'ont même pas pris la peine de produire un drapeau plus spécifique pour chacun d'entre eux.

La seule différence est que les trois lignes et le triangle en tête du drapeau ont changé de couleur dans chaque pays, mais tous sont sortis de la même tête, de la même cuisine, comme autant de réalisations en série du même projet...
L'une de ces lignes ou les étoiles apposées au milieu du drapeau ont dû symboliser la libération de l'impérialisme ottoman.

Ceux qui ont fait mémoriser ces histoires aux Arabes nous ont aussi fait mémoriser l'histoire selon laquelle les Arabes nous avaient poignardés dans le dos et abandonnés. C'est un cas classique et, au contraire, un cas contre-mémorisé aujourd'hui.


Mais avant que les Arabes ne nous abandonnent, nous avons quitté le Front palestinien, laissant derrière nous Naplouse, Damas, Homs, Hama et Alep.
En 40 jours, la Jordanie, la Palestine, le Liban, l'Irak et la Syrie ont cessé d'être des territoires ottomans à la suite de notre retrait de ces terres que nous avons gouvernées pendant 500 ans (avant cela, nous étions unis et réunis pendant les périodes abbasside et seldjoukide).
Tout s'est passé précisément au cours de ces 40 jours et avec notre retrait en tant qu'Ottomans.
Bien entendu, à la fin de ces 40 jours, la phase de l'accord d'armistice de la guerre, qui avait déjà pris fin, a commencé.

Un examen attentif de cette histoire révèle que les Arabes ne nous ont pas abandonnés, au contraire, c'est nous qui avons abandonné les Arabes.
Si nos armées en retraite étaient restées à Homs et à Alep, si nous étions restés fidèles à la cause des Misak-ı Milli (promesse nationale) et n'avions pas abandonné Kirkouk et Mossoul, la Türkiye aurait aujourd'hui un destin, une géographie et une démographie bien différents. Cela vaut la peine de s'y attarder, mais malheureusement, peu importe à quel point nous en sommes conscients, cela ne suffit pas à changer les réalités dans lesquelles nous nous trouvons aujourd'hui.

Le régime baasiste imposé au peuple syrien est nominalement un régime nationaliste arabe et même un régime raciste arabe.
Mais ce régime raciste arabe est désapprouvé par 90 % du peuple, tous arabes ; c'est un régime hostile à ce peuple, un régime qui se maintient au pouvoir par la force et la fraude en dépit de ce peuple.
Ce sont ces régimes que les pays coloniaux, qui ont envahi ces terres après le retrait des Ottomans, ont jugé dignes de ces terres. Leur seule mission est d'empêcher le rétablissement d'une unité politique entre les Turcs et les Arabes, et même entre les Arabes eux-mêmes.

Il ne s'agit en fait ni du nationalisme arabe, ni du nationalisme turc au sens propre du terme. La seule mission de l'un et de l'autre est d'isoler l'autre et de le noyer dans son propre cercle étroit. Si le nationalisme arabe avait une contrepartie réelle, l'unité des Arabes, qui sont aujourd'hui 500 millions, changerait l'équilibre du monde en sa faveur.
Si le nationalisme arabe avait une valeur réelle, il n'y aurait pas d'État appelé Israël aujourd'hui
, et même s'il y en avait un, il n'oserait pas commettre un génocide contre les Palestiniens, qui sont aussi des Arabes.

Si le nationalisme arabe avait une quelconque valeur, les événements syriens dont nous souffrons aujourd'hui, sans parler de la question palestinienne, n'en seraient pas arrivés là.
Les 12 millions d'Arabes qui ont été déportés de Syrie sous la tyrannie d'un régime nationaliste arabe sont humiliés, bousculés et soumis à une vie de misère dans le monde entier.
En fait, toute action que les demandeurs d'asile ou les réfugiés syriens subissent dans le monde entier détruit directement le terrain sur lequel repose le nationalisme arabe. Chaque Syrien, chaque Égyptien, chaque Tunisien, chaque Yéménite, chaque Irakien
qui a été contraint de fuir la Syrie et de chercher refuge dans d'autres pays non arabes crie aux pays arabes, qui conservent également le nationalisme, dans les termes de l'artiste libanaise Julia Boutros, « où sont les millions, où est l'honneur arabe ».

Considérons une situation similaire, voire identique, dans le monde turc.
Comment expliquer que les 300 millions de Turcs ne soient pas capables de transformer leur discours et leurs sentiments nationalistes en une coopération et une solidarité politiques et économiques plus fortes ? Si ce pouvoir avait une contrepartie réelle,
n'aurait-il pas un effet qui changerait le cours de l'affaire du Turkestan oriental contre la Chine, sans parler de l'effet qu'il pourrait avoir par le biais d'autres solidarités à conclure avec les pays musulmans ?

Les Arabes et les Turcs n'ont-ils pas conscience de leur pouvoir ou d'autres forces les empêchent-elles de l'utiliser ?

Si le nationalisme ne conduit pas à une unité de pouvoir et d'action pour protéger les membres de sa propre nation et leur donner le sentiment d'être puissants dans le monde, où mène-t-il ?




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2 ay önce
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