Crédit Vidéo : Guillaume Kere / Nouvelle Aube
Le président Ibrahim Traoré a décrété le retour du slogan de Thomas Sankara, "La patrie ou la mort, nous vaincrons", en remplacement de "Unité, Progrès, Justice" au Burkina Faso.
Un décret du président Ibrahim Traoré annonce le changement de la devise du Burkina Faso. ‘’La partie ou la mort, nous vaincrons’’, remplace désormais ‘’Unité, Progrès, justice’’. C’est le retour de ce slogan qui galvanisait le peuple burkinabè sous le capitaine Thomas Sankara.
C’est en 1984, un an après l’arrivée de Thomas Sankara au pouvoir, que cette devise a été adoptée. "La Patrie ou la mort nous vaincrons", était au début et la fin de tous les discours du père de la révolution burkinabè.
Mais après son assassinat en 1987, son successeur Baise Compaoré a tout changé. Il a pris une décision instituant "Unité – Progrès – Justice", comme devise du pays.
Toutefois, cette modification n'a jamais trouvé sa place dans l’hymne national chanté dans les écoles en ce moment.
Pegdwendé Kima un membre du cadre "Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita" s’en souvient comme si c’était hier.
"Dans les années 90, quand nous partions à l’école, à l’époque, c’était 'Unité, Progrès, Justice'. Et les maîtres à l’époque, quand les gens finissaient de chanter l’hymne national, la tendance, c’était 'la patrie ou la mort'. Maintenant, à un moment donné, les enseignants forçaient les élèves à dire 'Unité, Progrès et Justice', mais 'La Patrie ou la mort' s’imposait de façon naturelle"
, raconte-t-il.
C’est donc avec beaucoup de satisfaction que ce "sankariste convaincu" salue le retour de cette devise.
Par un décret publié ce 21 novembre 2024, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a promulgué la loi constitutionnelle portant modification de la devise, rétablissant "La Patrie ou la Mort, nous vaincrons".
Des acteurs de la société civile saluent cette devise qui, selon eux, est la mieux adaptée aux réalités actuelles du Burkina.
Pour Napegbsom Kafando, acteur de la société civile, dans le contexte actuel, c’est cette devise faut pour motiver le peuple.
"'La Patrie ou la mort, nous vaincrons', ça remet le Ditanyè (l’hymne national) dans son originalité, galvanise, et appelle au patriotisme, ça prépare à l’engagement jusqu’à la mort. Ça prépare les consciences populaires à s’engager dans la défense de la patrie y compris en croisant la mort sur le chemin",
analyse-t-il.
Le retour à cette devise s’inscrit dans la série d’actions entreprises par le capitaine Ibrahim Traoré pour restaurer l’héritage laissé par le capitaine Thomas Sankara, père de la révolution burkinabè qui a dirigé le pays entre août 1983 et octobre 1987.
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