Fait intéressant, je me suis sentie écoutée et réconfortée. Je n'avais jamais tenté de thérapie auparavant mais ça ressemble probablement à ça?
Son message permettait évidemment de mettre en lumière la toute nouvelle fonctionnalité (payante) de synthèse vocale du robot sorti il y a près d'un an et qui cherche son modèle économique.
Selon une étude publiée cette semaine dans la revue scientifique Nature Machine Intelligence, ce phénomène pourrait s'expliquer par un effet placebo.
Pour le démontrer, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l'université d'Arizona ont interrogé 300 participants, expliquant à certains que le chatbot était doté d'empathie, à d'autres qu'il était manipulateur et à un troisième groupe qu'il avait un comportement équilibré.
Résultat, ceux qui pensaient dialoguer avec un assistant virtuel bienveillant étaient bien plus enclins à considérer l'agent conversationnel comme digne de confiance.
Sans s'encombrer de trop de précautions dans un domaine pourtant sensible, de nombreuses start-up se sont lancées dans le développement d'applications censées offrir une forme d'assistance en matière de santé mentale, occasionnant de premières polémiques.
L'ONG américaine Koko, qui a mené en février une expérience avec 4.000 patients en leur proposant des conseils rédigés à l'aide du modèle d'IA GPT-3, a également reconnu que les réponses automatisées ne fonctionnaient pas en tant que thérapie.
Interrogé par l'AFP, David Shaw, de l'université de Bâle, n'est pas étonné de ces piètres résultats.
Il semble qu'aucun des participants n'ait été informé de la stupidité des chatbots.
L'idée d'un robot thérapeute n'est pourtant pas récente. Dans les années 60, le premier programme du genre, Eliza, a été développé pour simuler une psychothérapie grâce à la méthode du psychologue américain Carl Rogers.