Pour faire des économies, les studios complètent depuis longtemps l'arrière-plan de leurs scènes de combats avec des silhouettes générées par ordinateur, comme dans la série "Game of Thrones" ou les films de super-héros Marvel.
Mais avec l'avènement de l'IA, ils explorent désormais de nouvelles techniques permettant de se passer d'humains pour recréer des scènes d'actions très élaborées, comme des poursuites en voiture et des fusillades.
De quoi menacer le métier de cascadeur, jusqu'ici indissociable de la machine hollywoodienne, depuis les premiers films muets jusqu'aux acrobaties de Tom Cruise dans "Mission Impossible".
Les studios demandent désormais à certains cascadeurs et figurants de se soumettre à des "scans corporels" lors des tournages, pour modéliser leur image en 3D, souvent sans explication sur l'usage qu'ils en feront.
Avec les progrès de l'IA, ces enregistrements peuvent servir à créer des "répliques numériques" très réalistes de ces personnels, capables d'exécuter mouvements et dialogues suivant les instructions transmises à la machine.
M. Bouciegues redoute que ces avatars puissent rapidement remplacer les cascadeurs de base, chargés de petites actions comme par exemple celles de piétons qui s'écartent au dernier moment lors d'une course-poursuite.
S'il paraît disruptif, ce scénario n'est en réalité que la partie visible de l'iceberg, souligne le réalisateur de "Gran Turismo", Neill Blomkamp.
Dans son film adapté d'un jeu vidéo de course automobile, des cascadeurs conduisent de vraies voitures sur circuit automobile. Seule une scène particulièrement dangereuse, impliquant de recréer un accident mortel, a été produite de manière numérique.
C'est à ce point différent.
C'est une des raisons pour laquelle la grève qui paralyse Hollywood a des allures de crise existentielle. Outre un meilleur partage des revenus liés au streaming, la création de garde-fous pour encadrer le recours à l'IA est un point majeur des négociations.
Même si l'IA pouvait reproduire parfaitement une bataille, une explosion ou un crash, M. Bouciegues estime que la composante humaine de son métier reste indispensable.