Chaque année, 400 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites dans le monde, dont une grande partie est jetée après seulement quelques minutes d'utilisation.
Les négociateurs espèrent conclure en 2024 un premier traité mondial contre la pollution plastique. Cependant, dans cinq pays très différents, le plastique à usage unique reste extrêmement populaire, en raison de son faible coût et de sa praticité, illustrant ainsi les défis à venir.
Dans une rue de Bangkok, bordée de vendeurs ambulants, les clients font la queue pour les célèbres gourmandises traditionnelles de Maliwan.
Des gâteaux cuits à la vapeur, verts grâce aux feuilles de pandan ou bleus grâce aux pois papillon, sont placés dans des sacs en plastique transparent, à côté de rangées de pudding au taro dans des boîtes en plastique.
Ce petit commerce, fondé il y a 40 ans, utilise chaque jour au moins deux kilos de plastique à usage unique.
Les feuilles de bananier, autrefois courantes, sont devenues plus chères et difficiles à trouver, en plus d'être contraignantes à utiliser, car chaque feuille doit être nettoyée et vérifiée pour s'assurer qu'elle n'est pas déchirée.
Mais cette politique est restée largement lettre morte et les vendeurs ambulants de produits alimentaires ne l'ont guère adoptée.
Watchararas s'efforce de regrouper les achats dans un nombre réduit de sacs, et certains clients apportent leurs propres récipients et sacs réutilisables.
Sur le marché d'Obalende, au cœur de Lagos, capitale économique du Nigeria, des sachets d'eau vides jonchent le sol.
Deux sachets de 500 ml se vendent entre 50 et 250 nairas (2-13 centimes d'euros), contre 250 à 300 nairas pour une bouteille de 750 ml.
Quelque 200 entreprises produisent des sachets à Lagos, et bien que plusieurs centaines d'autres recyclent le plastique, la majorité des déchets finit sur le sol dans un pays où les poubelles publiques sont rares et où l'éducation à l'environnement est peu développée.
Les Nations unies estiment que jusqu'à 60 millions de sachets d'eau sont jetés chaque jour au Nigeria.
Chaque jour, des vendeurs arpentent le sable de certaines des plus belles plages de Rio de Janeiro, au Brésil, transportant des récipients métalliques remplis de maté, une boisson semblable au thé.
Le breuvage glacé, infusé de jus de fruits, est servi dans des gobelets en plastique aux adeptes du bronzage le long du front de mer.
Les vendeurs de maté sur la plage utilisent du plastique depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne.
Il paie un dollar pour une tour de 20 gobelets et fait payer 1,80 dollar par boisson.
Les poubelles le long des plages de Rio collectent environ 130 tonnes de déchets par jour, mais le plastique n'est pas trié, et seuls 3 % des déchets brésiliens sont recyclés chaque année.
Les pailles en plastique sont interdites dans les restaurants et bars de Rio depuis 2018, et les magasins ne sont plus obligés de fournir des sacs en plastique gratuitement, bien que beaucoup le fassent encore.
Le Congrès brésilien envisage également une législation qui interdirait tout plastique à usage unique.
En France, dans un pays qui interdit depuis plusieurs années de nombreux objets en plastique, les gobelets, pailles et fourchettes en plastique ont quasiment disparu. Mais un article résiste: le sac.
Au restaurant Allo Beirut, à Dubaï, les contenants en plastique s'entassent, prêts à être remplis et livrés.
Avec peu de piétons et un climat souvent brûlant, les 3,7 millions d'habitants de Dubaï dépendent de la livraison pour tout, de l'essence au café.
Depuis juin, les sacs en plastique à usage unique et plusieurs articles similaires sont interdits. Les récipients en polystyrène seront interdits l'année prochaine.
Allo Beirut envisage d'utiliser des contenants en carton, une initiative que Youmna Asmar, une cliente, soutiendrait.