Ukraine: l'Otan engagée dans une course à la logistique sur les munitions

16:1414/02/2023, mardi
AFP
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, à son arrivée pour une réunion de deux jours des ministres de la Défense de l'alliance au siège de l'OTAN à Bruxelles, le 14 février 2023. Crédit photo: KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, à son arrivée pour une réunion de deux jours des ministres de la Défense de l'alliance au siège de l'OTAN à Bruxelles, le 14 février 2023. Crédit photo: KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Les membres de l'Otan cherchaient mardi les moyens d'accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine lors d'une rencontre à Bruxelles où devait être abordée la question sensible de la fourniture d'avions de combat pour lui permettre de résister à la Russie.

"La priorité, l'urgence, est de fournir aux Ukrainiens les armements qui leur ont été promis pour maintenir leur capacité de se défendre"
, a insisté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'organisation transatlantique, avant une réunion du
"groupe de Ramstein"
.

Toutes les décisions pour les fournitures d'armements à l'Ukraine sont prises dans cette instance constituée et présidée par les Etats-Unis, à laquelle participent une cinquantaine de pays. La plupart de ses réunions se tiennent sur la base américaine de Ramstein en Allemagne.


"Nous allons fournir aux Ukrainiens les moyens de tenir et d'avancer pendant la contre-offensive de printemps"
, a assuré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Le responsable américain a insisté sur l'artillerie, la défense antiaérienne et les blindés, mais il n'a cité les avions de combat dans les fournitures d'armements.

"Les avions de combat ne sont pas la question la plus urgente, mais une discussion est en cours"
, a assuré de son côté Jens Stoltenberg.

"Tout le monde comprend que la question de la défense aérienne et la question du réapprovisionnement en munitions sont beaucoup plus importantes en ce moment que la discussion sur les avions de combat"
, a renchéri le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius.

Ce dernier a annoncé que l'industrie allemande allait relancer une ligne de production de munitions pour les chars de défense antiaérienne Gepard.
"Les contrats ont été signés avec les fabricants"
, a-t-il déclaré. Et d'ajouter:

Nous allons maintenant reprendre immédiatement notre production chez Rheinmetall pour les munitions Gepard.

Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, le premier contrat porte sur 300.000 munitions livrables à Kiev à partir de juillet.


Renforcer la "coalition des chars"


Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, présent à Bruxelles, a insisté dans un message sur son compte twitter sur la nécessité d'assurer des stocks de munitions suffisants et la maintenance des matériels, de protéger le ciel ukrainien et de renforcer la
"coalition des chars"
.

Par la voix de son président Volodymyr Zelensky, qui s'est rendu la semaine dernière à Londres, Paris et Bruxelles, l'Ukraine réclame des avions de combat et des missiles longue portée.


Mais la crainte d'être impliqués dans le conflit bloque de nombreux alliés. Aucune décision n'est attendue mardi pour les avions de combat, ont assuré plusieurs délégations.


Les munitions pour les armements fournis à l'Ukraine sont devenues la priorité et le problème des alliés.


"Il s'agit d'une guerre d'usure et d'une bataille logistique"
, a insisté Jens Stoltenberg. Le président russe
"Vladimir Poutine ne se prépare pas à la paix. Il se prépare à une nouvelle offensive, à de nouvelles attaques"

"Le rythme actuel d'utilisation de munitions par l'Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme actuel de production"
, a averti le secrétaire général de l'Otan.
"Cela épuise nos stocks et met nos industries de défense sous pression"
, a-t-il ajouté, appelant à augmenter les cadences d'une part et investir dans les capacités de production d'autre part.

Lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE jeudi à Bruxelles, la Première ministre estonienne Kaja Kallas avait suggéré que les pays membres du bloc recourent à un mécanisme similaire à celui utilisé pour l'achat de vaccins afin de pousser l'industrie de défense à produire davantage.


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