La nouvelle Assemblée marque une rupture avec ce qui précède, dans la mesure où elle émane d'une nouvelle Constitution adoptée par référendum le 25 juillet 2022. Laquelle Constitution a introduit des changements profonds dans les prérogatives du pouvoir législatif, mais aussi des pouvoirs exécutif et judiciaire.
La dernière ARP, issue des élections législatives de 2019, conformément à la Constitution de février 2014 a été suspendue le 25 juillet 2021, dans le cadre de mesures exceptionnelles décidées par le président Kaïs Saïed. Ces mesures ont porté également limogeage du gouvernement et dissolution du Conseil supérieur de la magistrature.
Quelques mois après, en mars 2022, le président Kaïs Saïed décide de dissoudre l'ancien parlement et annonce une révision de la Constitution, alors que toutes les mesures qu'il avait prises ont été qualifiées de "coup d'Etat" par les partis politiques les plus représentés à l'ancienne ARP.
Grâce aux nouveaux changements, le nombre de députés à l'ARP a été réduit de 217 à 161, le régime politique redevient présidentiel alors qu'il était semi-parlementaire dans la Constitution de 2014 et les prérogatives du Parlement ont été réduites, alors que celles de l'Exécutif étalées.
Ainsi, les Tunisiens ont été appelés aux urnes pour choisir leurs nouveaux représentants, dans le cadre d'un vote uninominal à deux tours, ce qui s'est traduit par un faible taux de participation qui n'a pas dépassé les 11,2% et 11,4%, respectivement les 17 décembre et 29 janvier derniers.
La nouvelle Assemblée ne sera pas au complet pour sa première plénière, ce lundi, dans la mesure où les élections législatives n'ont pas pu avoir lieu dans 7 circonscriptions à l'étranger, faute de candidatures valides.
L'Instance supérieure indépendante pour les élections organisera d'ailleurs des élections partielles pour combler les sièges vacants.