Libye: l'ONU demande une "désescalade" après les mouvements de troupes pro-Haftar

15:229/08/2024, vendredi
AFP
Le chef militaire de l'est de la Libye, Khalifa Haftar (2e à gauche), salue après un discours prononcé lors d'un rassemblement célébrant le 71e anniversaire de l'indépendance du pays vis-à-vis de l'Italie, dans la ville orientale de Benghazi, le 24 décembre 2022.
Crédit Photo : Abdullah DOMA / AFP / Archive
Le chef militaire de l'est de la Libye, Khalifa Haftar (2e à gauche), salue après un discours prononcé lors d'un rassemblement célébrant le 71e anniversaire de l'indépendance du pays vis-à-vis de l'Italie, dans la ville orientale de Benghazi, le 24 décembre 2022.

La mission de l'ONU en Libye a appelé vendredi à "une désescalade" et à "éviter d'autres tensions" après des mouvements de troupes du camp Haftar en direction d'une zone du sud-ouest du pays, contrôlée par le gouvernement rival basé à Tripoli.

La Manul a exhorté dans un communiqué
"toutes les parties en présence à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter toute action militaire provocatrice qui pourrait mettre en péril la stabilité fragile de la Libye et la sécurité de sa population".

L'état-major des forces du Gouvernement d'union nationale (GNU), basé à Tripoli (ouest), a annoncé jeudi avoir mis ses unités
"en état d'alerte",
leur ordonnant d'être
"prêtes à repousser toute éventuelle attaque".

Selon les médias locaux et des analystes, l'objectif des troupes pro-Haftar serait la prise de l'aéroport de Ghadamès, à 650 km au sud-ouest de la capitale, actuellement sous contrôle des autorités de Tripoli.

Les forces terrestres de l'Est, dirigées par Saddam Haftar, fils cadet du maréchal Khalifa Haftar, ont annoncé mardi mener une
"opération globale",
visant officiellement, selon elles, à
"sécuriser les frontières sud du pays et à renforcer la stabilité dans ces zones stratégiques".

Mais le Haut Conseil d'État (HCE), basé à Tripoli et faisant office de Sénat, a réagi jeudi, déclarant
"suivre avec grande inquiétude les mobilisations militaires des forces de Haftar dans le sud-ouest, visant clairement à renforcer son influence et à étendre son contrôle"
sur ces
"zones stratégiques",
à la frontière entre la Libye, la Tunisie et l'Algérie.

"Ces mouvements sont susceptibles de nous renvoyer aux affrontements armés et constituent une menace directe pour le cessez-le-feu de 2020, sapant tout effort visant à réunifier l'institution militaire et pouvant causer l'effondrement du processus politique",
a indiqué le HCE dans un communiqué.

Dans une vidéo publiée vendredi sur leur page officielle, les forces pro-Haftar n'ont pas mentionné Ghadamès, affirmant vouloir uniquement
"sécuriser"
sept villes du sud, déjà sous contrôle de l'Est.

Minée par les divisions depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux: l'un à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l'autre dans l'est, affilié au maréchal Haftar.

Haftar, avec le soutien militaire d'alliés étrangers (Russie, Égypte et Émirats arabes unis), avait lancé une offensive brutale d'avril 2019 à juin 2020 pour s'emparer de Tripoli. Il avait été stoppé in extremis en périphérie de la capitale par les forces du GNU, appuyées par la Türkiye.


Même si les querelles politiques dégénèrent fréquemment en affrontements meurtriers entre groupes armés, le cessez-le-feu signé en octobre 2020, après la déconvenue du maréchal Haftar, est largement respecté.


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