Sri Lanka: victoire écrasante et majorité absolue pour le camp du président aux législatives

09:4315/11/2024, vendredi
AFP
Le président sri-lankais Anura Kumara Dissanayake (3L) quitte un bureau de vote après avoir déposé son bulletin de vote lors des élections législatives au Sri Lanka, à Colombo, le 14 novembre 2024.
Crédit Photo : Ishara S. KODIKARA / AFP
Le président sri-lankais Anura Kumara Dissanayake (3L) quitte un bureau de vote après avoir déposé son bulletin de vote lors des élections législatives au Sri Lanka, à Colombo, le 14 novembre 2024.

Le premier président de gauche de l’histoire du Sri Lanka, Anura Kumara Dissanayake, a réussi son pari en obtenant une majorité absolue aux élections législatives, qui lui donne la liberté d’initier des réformes majeures.

Ancien marxiste et désormais orienté vers l'économie de marché, Dissanayake, élu en septembre, s’est imposé sur la promesse de réduire les taxes sur les biens essentiels et de lutter contre la corruption, captant ainsi un soutien populaire massif dans un pays fragilisé par sa plus grave crise économique.


Après le dépouillement de plus de 75 % des bulletins, la coalition NPP, dirigée par le Front de libération du peuple (JVP) et soutenue par le président, a remporté au moins 123 des 225 sièges parlementaires. Cette victoire historique surpasse largement les 3 sièges que détenait la NPP dans la précédente législature. Avec 62 % des suffrages exprimés, le parti présidentiel a dominé 21 des 22 districts et rassemblé plus de 5,68 millions de voix.

Les résultats font ressortir une opposition divisée, avec le parti du chef de l’opposition Sajith Premadasa n’obtenant que 18 % des voix, et celui de l'ancien président Ranil Wickremesinghe, tombant à 4,5 %.


Un tournant pour le pays


Lors de son vote à Colombo, le président s'est montré confiant, soulignant que cette élection marquait un
"tournant pour le pays"
. Les électeurs ont exprimé l'espoir d'un changement radical, à l’image de Milton Gankandage, un retraité de 70 ans, qui souhaite un
"nouveau pays, un nouveau gouvernement qui comprend le peuple"
.

Les analystes avaient prédit la victoire écrasante de la coalition présidentielle. Selon l'analyste politique Kusal Perera, l’opposition semble affaiblie face à l'élan du NPP.


Dissanayake a également apaisé les milieux économiques inquiets en réaffirmant son soutien à l'accord avec le FMI, signé en 2023 pour stabiliser l'économie du pays, bien que le président ait exprimé son intention de renégocier certaines clauses.

Un pays en reconstruction


Le Sri Lanka est toujours sous le choc de la crise de 2022, qui avait précipité la chute de Gotabaya Rajapaksa, l’ancien président, en raison de l’effondrement économique et des manifestations contre les pénuries et l’inflation. Son successeur, Ranil Wickremesinghe, avait signé un accord avec le FMI, qui comprenait des hausses d'impôts et des coupes budgétaires en échange d’une aide de 2,9 milliards de dollars.


Dans un contexte de reprise fragile, le FMI a engagé des discussions avec Dissanayake pour examiner des approches alternatives proposées par le nouveau gouvernement tout en soulignant l’importance de maintenir les efforts de redressement économique.

Le nouveau président semble vouloir réformer le pays tout en rassurant ses partenaires économiques sur la continuité des politiques de stabilisation.


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