Séoul suspend l'intégralité du pacte militaire intercoréen après l'envoi de ballons d'immondices

17:504/06/2024, Salı
AFP
Un poste de garde nord-coréen (en haut) et un poste de garde sud-coréen (en bas) se font face, vus de la ville frontalière de Paju.
Crédit Photo : Jung Yeon-je / AFP
Un poste de garde nord-coréen (en haut) et un poste de garde sud-coréen (en bas) se font face, vus de la ville frontalière de Paju.

Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a suspendu mardi l'intégralité d'un accord militaire de détente conclu en 2018 avec la Corée du Nord, après l'envoi par Pyongyang de centaines de ballons remplis d'immondices de l'autre côté de la frontière.

Le président Yoon
"vient d'approuver la proposition de suspension de l'accord militaire du 19 septembre (2018)"
avec effet immédiat, a déclaré son bureau dans un communiqué.

L'accord, déjà partiellement suspendu l'an dernier après la mise en orbite d'un satellite espion nord-coréen, est désormais complètement révoqué. Cette décision permet à Séoul de reprendre les exercices de tirs réels et de relancer les campagnes de propagande par haut-parleurs le long de la frontière, méthode utilisée pour la dernière fois en 2016 après un essai nucléaire nord-coréen.


Contexte de l'accord de 2018


Signé lors d'une période de meilleures relations entre Séoul et Pyongyang, l'accord de 2018 visait à réduire les tensions dans la péninsule, notamment le long de la frontière.

Le Conseil national de sécurité à Séoul a affirmé que le respect des modalités restantes de cet accord désavantageait la Corée du Sud en matière de capacité à répondre aux menaces, telles que l'envoi récent de ballons remplis de déchets.


Provocations récentes


La semaine dernière, près d'un millier de ballons remplis de déchets, allant de mégots de cigarettes à des excréments d'animaux, ont été lancés par Pyongyang en direction de la Corée du Sud. La Corée du Nord a justifié cette action en représailles à des envois de propagande hostile par des activistes sud-coréens.


Lundi, une organisation anti-Pyongyang a révélé avoir envoyé par ballons, le 10 mai, environ 2.000 clés USB contenant des chansons de l'artiste sud-coréen Lim Young-woong, des morceaux de K-pop et des séries de K-drama. Selon un rapport de l'ONU, Pyongyang a adopté en 2020 une loi punissant sévèrement la possession ou la diffusion de contenus médiatiques en provenance du Sud.

Réactions et mesures


En réponse aux provocations, Séoul prévoit de reprendre ses campagnes de propagande en utilisant d'immenses mégaphones pour diffuser de la musique pop et des messages anti-régime dans des zones proches de la zone démilitarisée (DMZ). Ces mesures visent à exercer une pression psychologique sur le régime nord-coréen et à répondre aux provocations de manière symbolique et directe.


La suspension de l'accord de 2018 marque une escalade des tensions entre les deux Corées, qui restent techniquement en guerre depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953). Le climat actuel souligne les défis persistants et la fragilité des relations intercoréennes malgré les tentatives de rapprochement passées.


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