Russie: un deuxième journaliste arrêté pour des vidéos pour l'équipe de Navalny

13:4728/04/2024, الأحد
MAJ: 28/04/2024, الأحد
AFP
Le journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté pour espionnage, forme un cœur avec ses mains à l'intérieur de la cage des accusés après l'audience d'examen d'un appel sur sa détention préventive prolongée, à la première cour d'appel de Moscou, le 23 avril 2024.
Crédit Photo : Natalia KOLESNIKOVA / AFP
Le journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté pour espionnage, forme un cœur avec ses mains à l'intérieur de la cage des accusés après l'audience d'examen d'un appel sur sa détention préventive prolongée, à la première cour d'appel de Moscou, le 23 avril 2024.

Un journaliste russe a été placé en détention en Russie pour "extrémisme", accusé d'avoir participé à la création de vidéos pour l'équipe de l'opposant défunt Alexeï Navalny, a rapporté l'agence de presse américaine Associated Press, avec laquelle il a notamment collaboré.

Sergueï Kareline est le deuxième journaliste a être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi et qui collaborait occasionnellement avec l'agence de presse canadienne Reuters.


Associated Press s'est dite dans un commentaire dimanche
"très préoccupée par la détention du vidéo-journaliste russe Sergueï Kareline"
et indique
"rechercher des informations supplémentaires"
sur cette affaire.

Sergueï Kareline et Konstantin Gabov sont accusés d'avoir participé à la préparation de vidéos pour la chaîne YouTube NavalnyLIVE de l'équipe de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison en février dans des circonstances troubles.

Son mouvement a été classé comme
"extrémiste"
par la justice, ce qui fait courir le risque de poursuites à ses collaborateurs et partisans.

La plupart des associés de l'opposant défunt sont en exil à l'étranger, d'autres ont écopé de lourdes peines de prison.


Les autorités russes ont renforcé ces derniers mois leur pression sur les médias indépendants et étrangers en Russie, dans un contexte de répression tous azimuts des voix dissidentes depuis le début de l'offensive en Ukraine.

Fin mars, une photojournaliste, Antonina Kravtsova, qui travaillait sous le nom d'Antonina Favorskaïa, avait été également placée en détention pour des accusations d'
"extrémisme".

Elle couvrait très régulièrement les procès d'Alexeï Navalny pour SOTAvision, l'un des derniers médias documentant depuis la Russie les répressions politiques, classé
"agent de l'étranger"
par les autorités russes.

Un journaliste russe de l'édition russe du média Forbes, Sergueï Mingazov, a, lui, été arrêté le 26 avril, accusé d'avoir diffusé de
"fausses informations"
sur les exactions imputées à l'armée russe en Ukraine.

Plusieurs autres journalistes se trouvent en détention en Russie dont l'Américain Evan Gershkovich, visé par des accusation d'
"espionnage"
qu'il rejette tout comme son média, ses proches et les autorités américaines.

Une journaliste russo-américaine, Alsu Kurmasheva, travaillant pour Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), est aussi en détention depuis octobre 2023 pour ne pas s'être enregistrée en tant qu'
"agent de l'étranger"
comme l'exigent les autorités.

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