Étouffés par le smog, frappés par des vagues de chaleur extrême et ravagés par des inondations, le Pakistan et l'Inde, pourtant confrontés aux mêmes défis climatiques, peinent à coopérer, au grand désarroi des experts.
Un défi commun, des réponses divergentes
Si l'Inde figure parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, le Pakistan, en revanche, représentait moins de 1 % des émissions mondiales en 2023. Cependant, leurs modèles de développement restent similaires, avec une forte dépendance aux énergies fossiles.
Des solutions inefficaces
Chaque automne, New Delhi et Islamabad annoncent des mesures unilatérales comme la fermeture des écoles ou la pluie artificielle. Cependant, avec des vents qui ignorent les frontières, ces initiatives isolées ne règlent qu'une partie du problème, estime Abid Omar.
Les deux pays interdisent les brûlis agricoles, responsables d’une grande partie de la pollution, mais faute d’alternatives bon marché, ces pratiques persistent. Des technologies adaptées, comme des batteries électriques pour motos et tuk-tuks, pourraient offrir des solutions communes, plaide l’économiste indienne Ulka Kelkar.
Le poids des inégalités économiques
Un déséquilibre économique complique la coopération. Le PIB indien est dix fois supérieur à celui du Pakistan, rendant difficile pour Islamabad d’adopter les politiques environnementales ambitieuses de son voisin.
Des restrictions commerciales et des tensions diplomatiques limitent également la collaboration. En 2019, un projet d'uniformisation des mesures de pollution entre les deux pays n'a pas été renouvelé, faute de moyens et de confiance mutuelle.
Pour les populations, les conséquences sont similaires : près de la moitié des habitants des deux pays vivent sous le seuil de pauvreté et n'ont pas accès à des solutions comme les purificateurs d’air. L’air pollué, selon l’OMS, cause des milliers de morts prématurées chaque année.