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Tunisie: libération de l'avocat Mehdi Zagrouba

La justice tunisienne a libéré jeudi l'avocat Mehdi Zagrouba, dont l'arrestation musclée le 13 mai à Tunis a été vivement critiquée par ses confrères et des ONG locales et internationales, dénonçant un "abus" de pouvoir.

11:03 - 12/07/2024 vendredi
MAJ: 15:39 - 12/07/2024 vendredi
AFP
La justice tunisienne a provisoirement libéré l'avocat Mehdi Zagrouba, arrêté le 13 mai dans des conditions violentes et critiqué par ses confrères et des ONG pour abus de pouvoir.
Crédit Photo : Média X / Archive
La justice tunisienne a provisoirement libéré l'avocat Mehdi Zagrouba, arrêté le 13 mai dans des conditions violentes et critiqué par ses confrères et des ONG pour abus de pouvoir.
"La chambre d'accusation de la Cour d'appel a décidé la libération provisoire de Mehdi Zagrouba",
en détention pour
"agression"
contre des policiers, a indiqué à l'AFP son avocat Boubaker Bethabet.

Me Zagrouba, qui a été remis en liberté en fin de journée, reste poursuivi par la justice dans cette affaire, a ajouté son avocat.

Son arrestation violente par des policiers le 13 mai, alors qu'il se trouvait dans la Maison de l'avocat, siège de l'Ordre au centre de Tunis, avait été vivement critiquée par l'Ordre des avocats ainsi que des ONG locales et internationales.


L'avocat avait ensuite été hospitalisé en urgence après avoir été frappé en détention et s'être évanoui, selon des confrères et le président de la Ligue de défense des droits de l'homme, Bassem Trifi.

Après son hospitalisation, l'Organisation mondiale de lutte contre la torture a réclamé une
"expertise médico-légale pour documenter les traces physiques et psychologiques des sévices"
qu'il dit avoir subis en garde à vue.

Le bâtonnier de l'Ordre des avocats en Tunisie a de son côté dénoncé un
"abus de pouvoir"
et critiqué
"des actes criminels graves"
commis selon lui par des policiers.

Le ministère de l'Intérieur a démenti tout acte de torture et annoncé des poursuites judiciaires contre toute partie voulant discréditer l'action policière ou diffuser des
"contre-vérités".

Le 11 mai, l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani avait été emmenée de force par des policiers encagoulés alors qu'elle s'était réfugiée dans le siège de l'Ordre des avocats.

Début juillet, elle a été condamnée à un an de prison pour diffusion de
"fausses nouvelles"
après des commentaires ironiques sur la situation du pays.

Depuis que le président Kais Saied, élu démocratiquement en octobre 2019, s'est octroyé les pleins pouvoirs lors d'un coup de force en juillet 2021, la société civile déplore une régression des droits et libertés en Tunisie.


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