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Le Kazakhstan interdit d'entrée une célèbre présentatrice russe

Le Kazakhstan a interdit d'entrée une célèbre présentatrice russe pour ses propos sur la place de la langue russe dans ce pays d'Asie centrale, allié de Moscou mais qui tente de garder ses distances avec son voisin depuis l'invasion de l'Ukraine.

15:39 - 23/01/2024 Salı
MAJ: 16:08 - 23/01/2024 Salı
AFP
Le Kazakhstan interdit à la propagandiste russe Tina Kandelaki d'entrer dans le pays, selon une annonce du gouvernement le 23 janvier 2024.
Crédit Photo : X /
Le Kazakhstan interdit à la propagandiste russe Tina Kandelaki d'entrer dans le pays, selon une annonce du gouvernement le 23 janvier 2024.
"N'imaginez pas que nous l'autoriserons à entrer dans le pays aujourd'hui ou demain. Le gouvernement ne pardonne pas cela (...) elle ne pourra pas entrer"
, a déclaré le porte-parole de la diplomatie kazakhe Aïbek Smadiyarov, cité lundi par l'agence de presse officielle Kazinform.

Cette réaction intervient après des déclarations mi-janvier de la célèbre présentatrice et journaliste Tina Kandelaki, pointant du doigt la décision du Kazakhstan de renommer certaines gares ferroviaires avec des noms kazakhs et non plus russes. Elle avait écrit sur son compte Telegram:


Au Kazakhstan, la langue kazakhe continue lentement mais sûrement à supplanter la langue russe au niveau de l'État.

"C'est une tendance très dangereuse qui peut aller très loin"
, avait-elle poursuivi, des propos dans la lignée de ceux tenus par des propagandistes et élus russes qui ont ces derniers mois reproché au Kazakhstan de s'éloigner de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine.

Et certains ont même menacé à plusieurs reprises le Kazakhstan d'être la prochaine cible des velléités expansionnistes du Kremlin.

Au Kazakhstan, le kazakh est la langue d'État, mais le russe, langue officielle, reste largement maîtrisé et utilisé, notamment dans les médias et la sphère publique.


Bien que longtemps laborieuse dans un pays où les Kazakhs ethniques étaient minoritaires jusqu'à la chute de l'Union soviétique, cette
"kazakhisation"
de la sphère publique s'est accélérée depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Lundi soir, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a réagi aux déclarations kazakhes, alors qu'Astana et Moscou font partie de diverses alliances communes et partagent une frontière d'environ 7.500 kilomètres.


"Nous devons tous nous efforcer de préserver ce qu'il y a de mieux dans cette histoire commune riche. Nous devons le faire avec sensibilité et en conséquence"
, a-t-elle écrit sur son compte Telegram, alors qu'Astana a déjà menacé d'interdire d'entrée un journaliste pro-Kremlin ayant menacé le Kazakhstan.

Depuis l'invasion de l'Ukraine, les pays d'Asie centrale conservent des liens étroits avec Moscou, mais affichent leur neutralité diplomatique et veillent à garder de bonnes relations tant avec l'ex-puissance tutélaire russe qu'avec l'Occident ou la Chine.


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