Cinq projets clés des Nouvelles routes de la soie en Afrique

10:523/09/2024, mardi
AFP
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi (2R), arrive à l'aéroport international de Pékin le 1er septembre 2024, avant le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) qui se tiendra du 4 au 6 septembre.
Crédit Photo : TINGSHU WANG / AFP
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi (2R), arrive à l'aéroport international de Pékin le 1er septembre 2024, avant le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) qui se tiendra du 4 au 6 septembre.

Pékin a promis de renforcer son projet des Nouvelles routes de la soie avant un sommet entre dirigeants chinois et africains qui se tiendra à Pékin cette semaine.

L'Afrique est déjà une région clé de ce projet, lancé sous l'impulsion du président chinois Xi Jinping.


Les entreprises chinoises ont signé des contrats d'une valeur cumulée de plus de 700 milliards de dollars entre 2013 et 2023, selon le ministère chinois du Commerce.

Les Nouvelles routes de la soie sont parfois accusées d'alourdir la dette des pays ou de financer des projets d'infrastructure qui nuisent à l'environnement.


Voici cinq projets clés en Afrique :


- Chemin de fer au Kenya:


Le projet ferroviaire du Standard Gauge Railway (SGR), financé par un prêt de la Banque d'exportation et d'importation de Chine (Exim Bank), relie la capitale Nairobi à la ville portuaire de Mombasa.


En modernisant la ligne de chemin de fer, il a permis de réduire les temps de trajet de dix à quatre heures depuis son ouverture en 2017.


Il s'agit du projet d'infrastructure le plus coûteux du pays depuis son indépendance il y a plus de 60 ans, avec un coût estimé à 5 milliards de dollars.

Le projet a fait l'objet d'allégations de corruption, et des défenseurs de l'environnement ont mis en question le fait que les voies traversent un parc animalier.


L'an dernier, le président kényan William Ruto a demandé à la Chine un prêt d'un milliard de dollars et la restructuration de la dette existante, pour relancer d'autres projets avec Pékin qui étaient au point mort.

Son pays doit aujourd'hui rembourser plus de 8 milliards de dollars à la Chine.


- Base et port à Djibouti:


Après avoir établi en 2016 sa première base militaire à Doraleh, à quelques kilomètres à l'ouest de la capitale Djibouti, la Chine a également aidé au développement du port voisin.


La base navale, dont le coût est estimé à 590 millions de dollars, est stratégiquement placée entre la mer Rouge et le golfe d'Aden.

Pékin a déclaré l'utiliser pour réapprovisionner les navires de sa flotte, appuyer les opérations régionales de maintien de la paix et lutter contre la piraterie, bien que sa proximité avec une base américaine ait suscité des inquiétudes en matière d'espionnage.


En 2018, le gouvernement djiboutien a résilié le contrat de concession de l'entreprise dubaïote DP World pour le port de Doraleh. L'augmentation de la participation de la China Merchants Port Holdings, filiale d'un conglomérat d'État chinois basée à Hong Kong, à la suite de cette annonce, a déclenché un litige judiciaire.


- Plus long pont suspendu d'Afrique:


Au Mozambique, la China Road and Bridge Corporation a construit le plus long pont suspendu d'Afrique, reliant la capitale Maputo à sa banlieue de Catembe sur environ trois kilomètres.


Avant ce pont, le trajet le plus rapide se faisait par ferry, tandis que par la route, il fallait parcourir 160 km sur des routes non goudronnées et inondables.


Le pont, inauguré en 2018, a coûté environ 786 millions de dollars, financé à 95% par des emprunts contractés auprès d'organismes chinois, notamment l'Exim Bank.

Des critiques ont suggéré que le projet était surévalué et que les taux d'emprunt étaient excessifs.


- Mines d'Afrique australe:


La Chine a investi 7,8 milliards de dollars dans l'exploitation minière en Afrique en 2023, selon le think tank néoconservateur américain American Enterprise Institute.

L'entreprise publique MMG a racheté la mine de cuivre de Khoemacau au Botswana, l'une des plus grandes du monde, pour 1,9 milliard de dollars la même année.


En juillet, le chinois JCHX Mining Management a pris 80% des parts dans la mine de cuivre endettée de Lubambe en Zambie, pour seulement deux dollars symboliques. L'État zambien a annoncé que l'entreprise prévoyait d'y investir 300 millions de dollars pour la relancer.

La Chine a également investi dans des mines de cobalt et de lithium en Zambie, Namibie et au Zimbabwe.


Elle investit également dans des compagnies minières au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, mais le gouverneur de la province a décidé en juillet de suspendre toutes les activités du secteur afin de
"remettre de l'ordre dans l'exploitation de minerais".

Charbon puis énergie décarbonée:


La construction d'une centrale à charbon à Lamu, au Kenya, a été annulée en 2020 par le gouvernement en raison des oppositions liées à son impact sur l'environnement.


En 2021, Xi Jinping a annoncé que la Chine ne soutiendrait plus la construction de centrales à charbon à l'étranger.


Au Nigeria, les prêts chinois financent en partie la construction de la centrale hydroélectrique de Mambilla, d'une valeur de 4,9 milliards de dollars, qui sera la plus grande du pays.

Dans la foulée, des fonds chinois ont retiré leur soutien à un projet lié au charbon au Zimbabwe, et à la place ont financé l'expansion de la centrale hydroélectrique de Kariba.


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