La Chine effectue un rare test de missile balistique intercontinental dans le Pacifique

10:4125/09/2024, Çarşamba
MAJ: 25/09/2024, Çarşamba
AFP
Zhang Xiaogang, porte-parole du ministère chinois de la Défense.
Crédit Photo : X /
Zhang Xiaogang, porte-parole du ministère chinois de la Défense.

La Chine a réalisé mercredi un rare test de missile balistique intercontinental dans le Pacifique, équipé d'une "ogive factice", a annoncé le ministère de la Défense chinois, qui communique rarement de manière aussi transparente sur ce type de lancement.

Bien que ce lancement n'ait pas été directement lié à des événements récents, il intervient dans un contexte de rivalité croissante entre la Chine et les États-Unis dans le Pacifique, de tensions entre Pékin et Manille en mer de Chine méridionale, ainsi que d'hostilité avec Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire.


Le ministère n'a fourni aucun détail sur le lieu de la chute du missile, ni précisé s'il avait été lancé depuis un sous-marin ou depuis une base terrestre.

Les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) sont parmi les armes les plus puissantes au monde, capables de transporter des charges nucléaires dévastatrices.


"La Force des fusées de l'Armée populaire de libération a lancé avec succès, le 25 septembre à 08h44 (00h44 GMT), un missile balistique intercontinental équipé d'une ogive factice dans l'océan Pacifique. Le missile a atteint avec précision la zone maritime prédéterminée"
, a précisé le ministère chinois de la Défense dans un communiqué.

Ce lancement fait partie du
"programme annuel d'entraînement de routine"
de la Force des fusées et est
"conforme au droit et aux pratiques internationales"
, a ajouté le ministère, en insistant sur le fait qu'il
"ne visait aucun pays ou cible spécifique"
.

"Extrêmement inhabituel"


Habituellement, la Chine effectue ses essais dans son propre espace aérien, selon des experts militaires.


"C'est extrêmement inhabituel, probablement une première depuis des décennies"
, a déclaré Ankit Panda, chercheur à la Fondation Carnegie pour la paix internationale. Ce test pourrait refléter les besoins croissants de la Chine en matière de modernisation nucléaire, selon lui.

Un rapport du ministère américain de la Défense publié en octobre 2023 affirme que la Chine développe rapidement son arsenal nucléaire, qui pourrait compter plus de 1.000 ogives opérationnelles d'ici 2030, soit environ le double de son stock actuel.

La Chine avait rejeté ces conclusions, affirmant que son arsenal nucléaire était modeste en comparaison avec celui des États-Unis et servait uniquement à des fins d'autodéfense.


Pékin s'est toujours engagé à ne jamais utiliser en premier une bombe nucléaire, sauf en réponse à une attaque de ce type.


En 2023, les États-Unis possédaient 3.708 ogives nucléaires, tandis que la Russie en comptait 4.489, contre 410 pour la Chine, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).

Tensions géopolitiques


Pékin et Washington sont engagés dans une lutte d'influence croissante dans la région du Pacifique.


Les États-Unis envoient régulièrement des navires de guerre en mer de Chine méridionale pour contester les revendications territoriales de la Chine, tout en soutenant Taïwan.


La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, bien que l'île fonctionne comme un territoire autonome depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.


Les relations entre Pékin et Taipei se sont détériorées depuis 2016, avec l'élection de Tsai Ing-wen à la présidence de Taïwan, puis de son successeur Lai Ching-te en mai 2024, tous deux favorables à une plus grande indépendance vis-à-vis de la Chine continentale.

La Chine a fortement modernisé son armée ces dernières décennies, avec une augmentation régulière des dépenses militaires, bien qu'elles restent largement inférieures à celles des États-Unis.


Cette montée en puissance militaire suscite la méfiance de plusieurs voisins de la Chine, en particulier ceux avec qui Pékin a des différends territoriaux, notamment en mer de Chine méridionale et dans l'Himalaya.


La Chine revendique ainsi des récifs et îles disputés, comme les îles Senkaku contrôlées par le Japon en mer de Chine orientale, ainsi que des territoires face à l'Inde dans l'Himalaya.


À lire également:




#Chine
#armes
#armée
#défense
#Tsai Ing-wen
#Lai Ching-te
#missile balistique intercontinental
#Pacifique
#test militaire
#rivalité sino-américaine
#arsenal nucléaire
#Taïwan
#mer de Chine méridionale
#tensions géopolitiques
#Armée populaire de libération