Le chef de l'opposition, Raila Odinga, a organisé 10 journées de manifestations entre mars et juillet – dont certaines marquées par des affrontements meurtriers avec la police mais qui ont parfois peu mobilisé – pour exiger un audit des élections d'août 2022, qui ont porté au pouvoir le président William Ruto.
Les appels au dialogue entre MM. Ruto et Odinga se sont alors multipliés, notamment venant de l'ONU, du secrétariat du Commonwealth ou des principaux médias kényans.
Les pourparlers doivent débuter mercredi à 11h30 (08h30 GMT), sans qu'aucun calendrier n'ait été fixé pour l'heure sur la durée des discussions. Chaque partie a nommé cinq membres.
La coalition Azimio de Raila Odinga a déclaré vouloir discuter de la hausse du coût de la vie ainsi que des réformes électorales.
Elu en août 2022 face à Raila Odinga qui ne reconnaît pas les résultats du scrutin, William Ruto fait face à une contestation croissante.
L'ancien vice-président (2013-2022), qui avait promis de soutenir les plus défavorisés, est accusé de réduire le pouvoir d'achat des Kényans, déjà grevé par une inflation continue (+7,3% sur un an en juillet), avec la loi de finances créant de nouvelles taxes, notamment sur le carburant, qu'il a promulguée début juillet.
Kimani Ichung'wah, le chef de la majorité parlementaire du parti au pouvoir Kenya Kwanza, a affirmé lundi que les pourparlers ne porteront pas sur la crise économique, malgré les demandes répétées de l'opposition.
Selon M. Ichung'wah, qui dirigera la délégation gouvernementale:
Nous les écouterons sur tout sauf sur le coût de la vie. Le président y travaille déjà.
Raila Odinga avait annulé des manifestations prévues en avril et mai, après que William Ruto eut accepté de dialoguer. Les discussions ont échoué, entraînant la reprise des actions début juillet.
Le Kenya est la locomotive économique de l'Afrique de l'Est. Mais le pays d'environ 54 millions d'habitants est confronté à d'importants défis.
Il fait face à une inflation continue et à une dette publique qui culmine à 65 milliards d'euros, soit environ 67% du produit intérieur brut, et son remboursement devient de plus en plus coûteux avec la dépréciation continue du shilling, la monnaie locale.