Au Pakistan, l'opposition dispersée du centre de la capitale après sa démonstration de force

10:3027/11/2024, mercredi
AFP
Une affiche de l'ancien premier ministre pakistanais emprisonné Imran Khan est photographiée sur un véhicule endommagé après une opération nocturne des forces de sécurité contre les partisans du parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), à Islamabad, le 27 novembre 2024.
Crédit Photo : Aamir QURESHI / AFP
Une affiche de l'ancien premier ministre pakistanais emprisonné Imran Khan est photographiée sur un véhicule endommagé après une opération nocturne des forces de sécurité contre les partisans du parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), à Islamabad, le 27 novembre 2024.

Le centre d’Islamabad était vide mercredi matin, les milliers de manifestants rassemblés la veille pour soutenir l’ancien Premier ministre Imran Khan ayant été dispersés.

Les habitants de la capitale pakistanaise, confinés depuis plusieurs jours en raison du fort déploiement policier, tardaient cependant à reprendre leurs activités.


Mardi soir, depuis sa prison, Imran Khan avait exhorté ses soutiens à affluer en plus grand nombre vers le quartier gouvernemental de D-Chowk. Cette journée de manifestations avait déjà été marquée par la mort de quatre paramilitaires, renversés, selon les autorités, par un véhicule des manifestants.

"Ceux qui n’ont pas encore rejoint la manifestation doivent se rendre à D-Chowk"
, affirmait un message publié sur X au nom d’Imran Khan, qui communique régulièrement ses directives via ses proches.

Bushra Bibi, l’épouse de l’ancien Premier ministre tout juste sortie de détention, galvanisait la foule d’environ 10.000 personnes –la plus importante mobilisation depuis l’incarcération de son mari en août 2023– avant de disparaître dans la nuit.

Des tensions croissantes


Depuis le quartier sécurisé abritant le gouvernement, le Parlement et les principales institutions judiciaires, le ministre de l’Intérieur, Mohsin Naqvi, accusait Bushra Bibi d’être à l’origine du
"chaos"
.

Dans la nuit, des rumeurs circulaient sur l’arrestation de Bushra Bibi et d’Ali Amin Gandapur, chef du gouvernement de la province de Khyber-Pakhtunkhwa, qui avaient tous deux incité à la mobilisation. Ces affirmations ont rapidement été démenties.

Des vidéos diffusées par le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti de Khan, montraient un véhicule en feu utilisé par Bushra Bibi pour haranguer les manifestants et appeler à rester mobilisés
"jusqu’à la libération d’Imran Khan"
.

Au matin, les appels à la mobilisation semblaient s’être essoufflés. Dans les rues désertées de la capitale, seuls les véhicules endommagés et les débris témoignaient des violents affrontements de la veille.

Une répression critiquée


La Commission pakistanaise des droits humains a dénoncé les mesures prises par les autorités, notamment les blocages pénalisant les travailleurs précaires. Amnesty International a condamné l’usage
"excessif et illégal"
de la force par les forces de sécurité, qui ont eu recours à des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants.

Les militants du PTI ont répliqué avec des jets de pierres et de bâtons.


Mercredi, la capitale reprenait lentement son activité. Les écoles, fermées depuis lundi, rouvriront jeudi, tout comme l’accès à internet, coupé dans de nombreux quartiers.


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