Super-typhons en Asie, tempête Boris en Europe et ouragans en Amérique du Nord: les précipitations extrêmes, exacerbées par les températures anormalement chaudes de la planète depuis plus d'un an, ont marqué le mois de septembre dans le monde.
Septembre a aussi été marqué par les ravages des super-typhons Yagi et Bebinca en Asie, des inondations meurtrières au Népal et au Japon, ou encore de l'ouragan Helene aux États-Unis.
Mais si les habitants de France, de la côte Est américaine ou d'Asie centrale ont ressenti des températures plus fraîches que d'habitude, septembre, à l’échelle mondiale, reste bien plus chaud que par le passé.
Record annuel en vue
Septembre 2024 est ainsi, au niveau mondial, 1,54°C plus chaud qu'un mois de septembre normal dans le climat préindustriel (1850-1900), rapporte Copernicus.
La probabilité est très forte que 2024 soit la première année calendaire à franchir cette limite devenue symbolique.
Une telle anomalie de 1,5°C devrait toutefois être observée en moyenne sur plusieurs décennies pour considérer que le climat, actuellement réchauffé d'environ 1,3°C, a atteint cette barre. Pour le GIEC, ce seuil pourrait être observé d'ici 2030-2035, compte tenu de la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre de l'humanité, qui ne sont pas encore en déclin.
Tempêtes renforcées
Ces records incessants de températures sont alimentés par la surchauffe inédite des océans, qui couvrent plus des deux tiers de la planète et absorbent plus de 90% de l'excès de chaleur provoqué par l'activité humaine.
En septembre, la température moyenne à la surface des mers s'est maintenue à un niveau de chaleur hors normes, poursuivant une série ininterrompue depuis mai 2023. Et la surface de la banquise est bien en dessous des moyennes aux deux pôles, souligne Copernicus.
Outre les impacts immédiats des canicules marines sur les coraux, les herbiers, les crustacés ou les poissons, cette surchauffe durable des océans, principal régulateur du climat terrestre, affecte les courants marins et atmosphériques.
Des mers plus chaudes libèrent davantage de vapeur d'eau, fournissant de l'énergie supplémentaire aux typhons, ouragans ou tempêtes. D'autant que le réchauffement de l'air permet de retenir plus d'eau (jusqu'à 7% en plus par degré Celsius de réchauffement), favorisant des précipitations extrêmes.
Ces observations climatiques seront au cœur des négociations onusiennes de la COP29 à Bakou en novembre. Les nations devront s'accorder sur le moyen de fournir aux pays en développement les milliers de milliards de dollars nécessaires pour leur transition énergétique et pour se prémunir des catastrophes plus fréquentes.