À mi-chemin entre la Norvège continentale et le pôle Nord, le Svalbard baigne dans une région dont la valeur géopolitique et économique grandit à mesure que les tensions entre la Russie et l'Occident s'exacerbent et que la banquise recule.
Mais les temps ont changé.
Jalouse de sa souveraineté, la Norvège verrait d'un mauvais œil le domaine de Søre Fagerfjord tomber dans l'escarcelle d'un pays étranger.
Le procureur d'État a donc mis en demeure les propriétaires -une société contrôlée, selon des médias locaux, par une Russe naturalisée norvégienne- d'annuler le processus de cession.
Un argumentaire qui s'appuie sur les clauses d'un vieux prêt accordé par l'État en 1919. M. Kyllingstad, lui, assure qu'il y a prescription.
L'État norvégien détient 99,5 % du Svalbard et a classé l'essentiel du territoire, dont le domaine de Søre Fagerfjord, en espaces protégés où constructions et déplacements motorisés sont notamment interdits.
Mais les vendeurs ne voient pas cela du même œil et invoquent le traité de 1920.
Cela lui avait valu des critiques de ceux qui jugeaient qu'il s'était laissé berner par des arguments que rien n'est jamais venu étayer.
En 2018-2019, l'État a aussi déjà négocié le rachat de Søre Fagerfjord mais les négociations avaient buté sur le prix. Selon la ministre Cecilie Myrseth, sa porte reste ouverte pour peu que les conditions soient "réalistes".