Une étude de l'institut de sondage Ifop, rendue publique jeudi, dévoile une réalité alarmante pour les étudiants français en 2024, avec une précarité exacerbée par l'inflation.
Plus de 70 % d'entre eux déclarent rencontrer des difficultés financières significatives. Le rapport pointe la hausse des prix comme un facteur déterminant qui contraint les jeunes à faire des choix parfois dramatiques.
Le rapport note également que les dépenses en soins médicaux, en transport et en fournitures scolaires sont souvent coupées pour compenser les hausses.
Une précarité croissante et généralisée
Selon l'enquête Ifop, plus de 70 % des étudiants affirment rencontrer des difficultés économiques dans leur vie quotidienne, un pourcentage qui augmente chaque année depuis 2020.
L'enquête révèle aussi que près de 85 % des étudiants en situation de précarité se tournent vers les enseignes de hard discount, ce qui illustre leur difficulté à s'alimenter correctement. Cette frange de la population est également plus vulnérable aux crises économiques, ayant moins de soutien financier de leurs proches.
| Difficultés financières rencontrées par les étudiants en 2024 (selon l'Ifop) |
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| Problème | Pourcentage concerné |
| Étudiants déclarant des difficultés financières | 70 % |
| Étudiants recourant au "hard discount" | 85 % |
| Réduction des dépenses alimentaires | 50 % |
| Étudiants ayant un emploi pour subvenir à leurs besoins | 40 % |
Les sacrifices sur les besoins essentiels
L'Ifop alerte également sur les choix difficiles que doivent faire les étudiants pour joindre les deux bouts.
La réduction des dépenses ne s'arrête pas à l'alimentation: l'étude montre que de nombreux jeunes renoncent également à des produits d'hygiène, aux soins médicaux et même aux frais liés à leur scolarité, comme les fournitures scolaires.
L'accès à des soins médicaux ou à une alimentation équilibrée est désormais un luxe pour une grande partie de la population étudiante.
Travail étudiant: un remède insuffisant
Pour faire face à cette précarité croissante, 40 % des étudiants se tournent vers un emploi à temps partiel afin de subvenir à leurs besoins. Cependant, ces revenus supplémentaires, souvent précaires eux aussi, ne suffisent pas à couvrir l'intégralité des dépenses nécessaires. L'enquête souligne que, malgré leurs efforts, de nombreux étudiants ne parviennent toujours pas à équilibrer leur budget, entre le coût des études, des transports et de la vie quotidienne.
Travailler pendant les études entraîne également des sacrifices en termes de temps de travail académique, ce qui affecte la qualité des études. Les étudiants sont contraints de jongler entre plusieurs emplois et leur formation, ce qui nuit à leur performance universitaire.
Appel à l'action: réformer l'aide aux étudiants
Face à cette situation critique, plusieurs organisations étudiantes, telles que la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), appellent le gouvernement à réagir de manière urgente. Elles demandent une revalorisation des bourses et des aides d'urgence pour permettre à tous les étudiants de poursuivre leurs études dans des conditions dignes.
La précarité devient un obstacle majeur à l'égalité des chances dans l'accès à l'éducation supérieure, et le rapport souligne la nécessité de repenser les politiques publiques pour les jeunes.