La méfiance s'intensifie au Nigéria envers les opérateurs de points de vente (POS), devenus essentiels pour de nombreux habitants, notamment dans les zones rurales où les banques traditionnelles sont absentes. Ces vendeurs d'argent mobiles permettent de retirer des espèces via des terminaux bancaires, mais les frais qu’ils imposent sont jugés "exorbitants" par une grande partie de la population.
Un pilier pour le système bancaire, mais controversé
Depuis leur apparition en 2013, les opérateurs POS se sont multipliés dans tout le pays, facilitant l'accès aux services financiers.
Uzoma Dozie, fondateur de la banque digitale Sparkle, dénonce ces pratiques:
Certains opérateurs exploitent la pénurie de liquidités en facturant des frais excessifs pour les retraits et les transactions.
La Banque centrale au cœur des critiques
La Banque centrale du Nigéria (CBN), dirigée par Olayemi Cardoso, est accusée d’avoir aggravé la situation par ses politiques restrictives. Depuis 2023, les retraits aux guichets automatiques sont plafonnés à 20.000 nairas (12 euros) pour sa propre banque et à 5.000 nairas (3 euros) pour une autre. Les retraits en agence de sommes plus importantes entraînent également des frais.
Lors d’un dîner à Lagos, le gouverneur Cardoso a promis de ne plus tolérer les distributeurs automatiques vides et d’imposer des sanctions aux banques défaillantes.
Cependant, de nombreux économistes appellent à une réglementation claire pour freiner les abus dans le secteur des POS et résoudre les problèmes structurels du système bancaire.
Un futur incertain pour les Nigérians
Alors que les longues files d’attente dans les banques et les interruptions fréquentes des distributeurs continuent de peser sur la population, les opérateurs POS, malgré leurs frais élevés, restent une bouée de sauvetage pour de nombreux Nigérians.
Pourtant, leur succès reflète une crise plus profonde: la nécessité d'une réforme du système financier du pays pour garantir une meilleure accessibilité et une régulation stricte.