Le nouveau ministre français de la Justice, Gérald Darmanin.
L'entrée de Gérald Darmanin au ministère de la Justice, a fait réagir vivement les syndicats de magistrats. Selon un communiqué publié par le Syndicat de la magistrature ce mardi 24 décembre, cette nomination, combinée à la reconduction de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur, laisse présager une orientation inquiétante pour les deux ministères régaliens.
Par voie de communiqué, le syndicat a exprimé sa crainte d'un
"nouveau recul du respect de l'État de droit comme de l'indépendance de la Justice"
, attribuant déjà à Gérald Darmanin un rôle dans cette dynamique lorsqu'il occupait le poste de ministre de l'Intérieur sous Emmanuel Macron jusqu'à la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier.
Le syndicat accuse notamment Darmanin d'avoir
"régulièrement mis en concurrence le respect des procédures et l'intérêt de l'État"
et rappelle ses réformes controversées en matière de justice et de maintien de l'ordre, jugées
"délétères pour les libertés publiques"
.
Une critique partagée par Ludovic Friat, président de l'Union syndicale des magistrats, qui a également fait par de son
"inquiétude"
dans la presse française, suite à cette nomination.
Celle-ci intervient également dans un contexte où ses précédentes déclarations continuent de faire débat. Le syndicat de la magistrature a pointé du doigt un tweet publié le 13 décembre, dans lequel Darmanin critiquait la possible inéligibilité de Marine Le Pen dans l'affaire des assistants parlementaires du RN.
"Combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs"
, écrivait-il. Une position perçue par le syndicat comme une critique des décisions judiciaires.
Lors de la cérémonie de passation de pouvoir, Didier Migaud, garde des Sceaux sortant, a rappelé à son successeur l'importance de la réserve dans ses fonctions.
"Être Garde des Sceaux, c'est ne pas pouvoir s'exprimer publiquement"
, a-t-il insisté.
Le tandem formé par Darmanin et Retailleau est observé de près, notamment pour les risques d'un alignement étroit entre leurs ministères. Certains y voient une possible instrumentalisation de la Justice au service d'objectifs politiques, au détriment de son indépendance. Une situation qui, pour les syndicats, pourrait accentuer la défiance envers les institutions judiciaires.
Pour rappel, les noms des nouveaux ministres du gouvernement de François Bayrou ont été annoncés ce lundi.
Dans ce cadre, Bruno Retailleau a gardé son poste de ministre de l'Intérieur, en tant que ministre d'État, alors que Gérald Darmanin devenu le nouveau ministre de la Justice, également en tant que ministre d'État.
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