La reconstruction et le développement de la Syrie, dont le coût est estimé à 400 milliards de dollars, peuvent être accélérés en restaurant la confiance internationale envers le pays et en établissant des institutions, estiment les experts.
Les attaques du régime Baas, au pouvoir depuis 61 ans, contre la population et les infrastructures syriennes pour conserver son pouvoir ont gravement endommagé l'économie. La guerre civile, qui dure depuis 13 ans, a encore plus dévasté le développement, les infrastructures, l'économie et les ressources humaines de la Syrie.
La guerre civile a détruit des maisons, des entreprises, des écoles, des hôpitaux, des bâtiments publics, des systèmes d'assainissement, des télécommunications et des réseaux de distribution et de production d'électricité.
Le logement et les investissements à grande échelle pour reconstruire les routes, les centrales électriques et les lignes de communication sont cruciaux pour offrir des conditions de vie et économiques décentes aux millions de réfugiés syriens retournant chez eux. La Syrie a besoin d'un soutien financier et technique des organisations internationales et des puissances régionales pour sa reconstruction.
Cependant, de nombreuses sanctions imposées à la Syrie, notamment par les États-Unis et l'Union européenne, demeurent en place et entravent le développement. Les experts appellent les pays sanctionneurs à lever leurs restrictions une fois les conditions remplies.
La Syrie redémarre "presque de zéro"
Neil Quilliam, chercheur associé au think tank londonien Chatham House, a déclaré à Anadolu que garantir la sécurité et la stabilité en Syrie sera la première étape pour le gouvernement provisoire.
Quilliam a affirmé que la communauté internationale peut soutenir la reconstruction de la Syrie de multiples façons, mais doit agir de manière organisée.
Il a précisé que tout soutien financier doit être basé sur des investissements à long terme dans des secteurs clés pour stabiliser le pays et stimuler son économie.
L'Europe doit soutenir la reconstruction de la Syrie
Julien Barnes-Dacey, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au Conseil européen des relations internationales (ECFR), a déclaré à Anadolu que l'UE doit établir un partenariat politique et économique significatif avec la Syrie et soutenir ses efforts de reconstruction.
Abdallah Al Dardari, sous-secrétaire général au Bureau régional pour les États arabes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que la Syrie a perdu 54 milliards de dollars de son PIB au cours des 14 dernières années, chutant à 8 milliards aujourd'hui. Le taux de pauvreté est passé de 12 % avant la guerre civile à 65 %.
Il a ajouté que les programmes de développement de l'ONU se concentreront sur le renforcement des institutions, un élément essentiel pour le développement et la reconstruction de la Syrie.