Très ancré dans cette région du Nigeria frontalière avec le Cameroun, Boko Haram est connu pour avoir utilisé des femmes kamikazes dans sa lutte armée pour établir un califat dans le nord-est nigérian à l'encontre de cibles faciles comme des marchés, des écoles, des mosquées, des églises et de grands rassemblements de civils.
Dernièrement, les attentats-suicides s'étaient fait rares au Nigeria, les combattants terroristes préférant d'autres modes d'action (kidnappings, tueries, pillages...).
Samedi après-midi, un attentat-suicide a dans un premier temps fait six morts lors d'un mariage, selon la police.
Une kamikaze, qui portait un bébé sur le dos, a déclenché des explosifs au milieu des invités qui festoyaient juste après avoir assisté à un mariage dans la ville de Gwoza, a déclaré Nahum Kenneth Daso, porte-parole de la police de l'État de Borno.
Un membre de la milice anti-terroriste qui assiste l'armée dans la ville et qui a confirmé les multiples attaques-suicides a déclaré que deux de ses camarades et un soldat avaient par ailleurs été tués dans un autre attentat suicide visant un poste de sécurité. Ce bilan n'a pas été confirmé de source officielle.
Boko Haram s'était emparé de Gwoza en 2014 et l'avait déclarée califat après s'être emparé d'une partie de l'Etat de Borno.
La ville a été reprise par l'armée nigériane avec l'aide des forces tchadiennes en 2015, mais le groupe terroriste continue de lancer des attaques depuis les montagnes surplombant la ville, à la frontière avec le Cameroun.
Boko Haram continue de mener des raids dans la région, tuant les hommes et enlevant les femmes qui s'aventurent hors de la ville à la recherche de bois de chauffage.
Les violences terroristes, qui durent depuis 15 ans, ont fait plus de 40.000 morts et en ont déplacé environ deux millions dans le nord-est du pays.
Si Boko Haram a perdu du terrain ces dernières années, les combattants terroristes continuent d'attaquer régulièrement les communautés rurales du Nigeria.