- 15.11.2024, vendredi
- 04:51
Les Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza.
La chaîne 12 israélienne (privée) a déclaré mardi que les États-Unis avaient rejeté le plan israélien visant à évacuer les Palestiniens de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, en préparation de leur offensive terrestre contre la ville.
Selon la chaîne, des officiels américains, dont le secrétaire d'État, Antony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, ont discuté lundi soir, avec le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, et le président du Conseil national de Sécurité, Tzachi Hanegbi, des propositions alternatives de l'administration américaine pour l'action militaire israélienne à Rafah, lors d'un appel en vidéoconférence.
La même source a ajouté que l'appel a duré environ deux heures et a réuni d'autres représentants israéliens, dont l'ambassadeur israélien à Washington, Mike Herzog, avec la participation aussi de représentants du Pentagone du côté américain.
"À la fin de la réunion, un bref communiqué conjoint a été publié au nom de la Maison Blanche, selon laquelle Israël tiendrait compte des préoccupations américaines concernant l'opération à Rafah, mais lors de la même réunion, des propos durs ont été tenus par de hauts responsables de l'administration américaine"
, a expliqué le média israélien. Lors de la réunion, Sullivan a déclaré aux Israéliens:
Vous êtes sur le point d'être responsables d'une famine au XXIe siècle, et ce n'est pas acceptable.
Sullivan a ajouté que
"le plan d'évacuation que vous avez présenté jusqu'à présent n'est ni impressionnant, ni réalisable".
Pour sa part, Blinken a déclaré sarcastiquement aux Israéliens lors de la réunion:
Selon le rythme de votre travail pour acheminer l'aide humanitaire, il faudra 4 mois pour évacuer Rafah.
Quant au ministre israélien Dermer, il a déclaré que
"le Hamas ne peut pas être démantelé sans entrer dans Rafah, et c'est une condition qui ne peut être omise pour atteindre les objectifs de la guerre".
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Sullivan, a répondu que
"s'il n'y a pas de plan organisé pour le lendemain (de la guerre), rien ne vous aidera à progresser vers le démantèlement du Hamas, ni Rafah, ni quoi que ce soit d'autre".
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré dans la journée du lundi que son pays devait envahir la ville de Rafah avec ou sans l'accord des États-Unis.
De nombreux pays, dont les États-Unis, ont demandé à Israël de ne mener aucune action militaire à Rafah sans garantir l'évacuation, en toute sécurité, de plus d'un million de civils palestiniens.
Les États-Unis ont confirmé à plusieurs reprises, ces dernières semaines, qu'Israël n'avait présenté aucun plan fiable concernant l'évacuation des civils de Rafah.
Israël, qui a tué des dizaines de milliers de Palestiniens dans sa guerre dévastatrice contre la bande de Gaza, a forcé la plupart des Palestiniens du nord et du centre de la bande de Gaza à fuir vers la ville de Rafah, frontalière avec l'Égypte.
Depuis le 7 octobre, Israël poursuit cette guerre malgré la publication d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu pendant le mois de Ramadan. L'État hébreu mène des opérations militaires meurtrières dans la Bande de Gaza qui ont fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures, qui ont valu à Tel Aviv de comparaître devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour des accusations de
"génocide".
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