L'UE s'engage à réinstaller environ 60.000 réfugiés en 2024-2025

19:2714/12/2023, Perşembe
MAJ: 14/12/2023, Perşembe
AFP
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.
Crédit Photo : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.

Quatorze pays membres de l'UE s'engagent à réinstaller près de 61.000 réfugiés en 2024-2025, a annoncé jeudi la commissaire européenne aux Affaires intérieures, indiquant aussi espérer un accord sur la réforme migratoire européenne "avant Noël".

"Depuis 2015, nous avons offert une protection à 175.000 personnes à travers des programmes de réinstallation et d'admission humanitaire"
, a déclaré Ylva Johansson, lors d'une conférence de presse en marge du Forum mondial sur les réfugiés de l'ONU à Genève.

"Pour 2024 et 2025, 14 États membres se sont engagés à réinstaller et à admettre pour des raisons humanitaires plus de 60.000 personnes, en fait près de 61.000"
, dont 31.000 à travers des programmes de réinstallation du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), a-t-elle ajouté.

Elle a indiqué que cela représentait globalement une légère hausse par rapport aux années précédentes, mais n'a pas donné de détails sur les 14 pays, expliquant que c'était à eux de s'annoncer.

Les programmes de réinstallation du HCR permettent aux réfugiés ayant trouvé refuge dans un premier pays de s'installer dans un autre pays qui a accepté de leur assurer une protection internationale et, à terme, une résidence permanente.


Mme Johansson a également indiqué qu'au cours des trois dernières années, les pays membres avaient accordé une protection à environ un million de personnes, ce qui signifie
"que l'UE accueille aujourd'hui 20% des réfugiés dans le monde".

Elle a par ailleurs annoncé
"65 millions d'euros d'aides supplémentaires"
de la Commission européenne
"pour les États membres qui sont les plus sous pression"
avec l'arrivée des réfugiés ukrainiens.

Réforme migratoire


La responsable européenne a également mentionné les
"intenses négociations"
sur la difficile réforme de la politique migratoire dans l'UE, indiquant qu'il reste
"très peu de points de friction en suspens".

L'objectif affiché par Bruxelles est de parvenir à une adoption finale au printemps prochain, avant les élections européennes, de ce "Pacte sur la migration et l'asile"
présenté par la Commission européenne en septembre 2020.

"Bien sûr, nous n'y sommes pas encore vraiment. Donc l'heure n'est pas encore aux réjouissances",
a assuré Mme Johansson en indiquant aux journalistes:

Nous sommes maintenant très, très près de trouver un compromis final.

Elle a dit toutefois espérer que les négociations puissent aboutir
"avant Noël"
avant d'ajouter qu'elle pensait que
"cela doit au moins se faire avant la fin février".

Les discussions achoppent notamment sur les modalités d'un mécanisme solidarité
"obligatoire"
entre États, destiné à remplacer l'actuel système dit
"Dublin"
qui détermine quel État membre doit examiner une demande d'asile. La règle selon laquelle le premier pays d'entrée dans l'UE d'un demandeur d'asile est responsable de son dossier reste toutefois le principe.

Mais pour aider les pays méditerranéens, où arrivent de nombreux migrants, un mécanisme de solidarité obligatoire est prévu. Les pays européens devront chaque année, dans le cadre d'une
"réserve de solidarité"
, accueillir un certain nombre de demandeurs d'asile (
"relocalisations"
) ou à défaut apporter une contribution financière et des mesures de soutien matériel ou humain aux pays sous pression.

Le Parlement européen insiste pour donner la priorité aux relocalisations, notamment en les rendant quasiment automatiques dans le cas des sauvetages en mer, un point important pour l'Italie mais qui suscite les réticences d'autres États membres.


Le Conseil (États membres) a prévu un chiffre de 30.000 relocalisations par an, et fixé à 20.000 euros la somme devant être versée par un État pour chaque migrant
"non relocalisé".

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