Le Tchad, pays désertique du Sahel sous régime spécial depuis trois ans, vote dimanche pour des élections législatives, provinciales et locales, présentées par le pouvoir comme la dernière étape de la transition politique mais boycottées par l'opposition.
L'opposition veut surveiller de près la participation, enjeu principal d'un scrutin sans grand suspense, le boycott laissant le champ libre aux candidats alignés sur le maréchal Mahamat Idriss Itno, porté au pouvoir par les militaires en 2021 puis légitimé par les urnes lors de la présidentielle de mai dernier.
Dimanche, 26.617 bureaux de vote seront ouverts de 6 heures à 18 heures locales pour accueillir les quelques 8 millions d'électeurs inscrits, avec une centaine d'observateurs étrangers mais aussi de représentants des différents partis politiques, selon l'Ange.
Comme pour les précédentes élections, nomades, policiers et militaires ont commencé à voter dès samedi pour des raisons logistiques.
Samedi matin, à la direction générale de la police à N'Djamena, les représentants de l'Ange étaient plus nombreux que les policiers dans les bureaux installés à l'ombre dans un jardin. Des bureaux de vote ont aussi été montés devant la présidence tchadienne pour les militaires de la puissante direction générale de Service de sécurité des institutions de l'Etat (DGSSIE).
Le scrutin intervient dans un contexte géopolitique mouvant, avec le retrait en cours de l'armée française après la rupture d'un accord de coopération militaire remontant à la fin de la colonisation, des attaques du groupe terroriste Boko Haram dans la région du lac Tchad et des accusations récurrentes d'ingérence dans le conflit qui ravage le Soudan voisin.
"Bain de sang"
Les dernières législatives remontent à 2011.
Un parlement de transition composé de 93 membres a été désigné par décret présidentiel en 2021.
Atone malgré les efforts du pouvoir, la campagne électorale a pâti d'un trou noir informationnel lié à une longue grève de l'Association des médias en ligne au Tchad (AMET) contre des restrictions de publication. La presse privée a décidé de ne pas couvrir la journée électorale suite à un refus de la traditionnelle subvention prévue pour ce genre d'évènements.