Ils apportent leur charisme et une popularité qui ne se dément pas: Barack et Michelle Obama ont mis tout leur poids politique derrière Kamala Harris dans la dernière ligne droite, dans l'espoir de coiffer Donald Trump au poteau.
Comme elle, Craig McDonald patiente dans la file d'attente d'un meeting de la vice-présidente, qui ce jour-là partage l'affiche avec Michelle Obama.
"Déteste la politique"
L'ancienne Première dame, pour sa seconde grande apparition dans la campagne, après avoir fait chavirer la convention démocrate en août, a une nouvelle fois galvanisé le public dans le Michigan.
Accueillie par une ovation assourdissante, elle a lancé un appel passionné à défendre les droits des femmes, un électorat crucial pour Kamala Harris.
Un registre ouvertement féministe que la candidate elle-même, qui mise sur un positionnement centriste, ne s'autorise pas.
Michelle Obama, qui a rappelé samedi qu'elle "détestait la politique", a fait des apparitions rares et percutantes.
Son ancien président de mari a lui décidé de mouiller plus souvent la chemise pendant des meetings.
"Un public plus large"
Pour Sonia Gipson Rankin, professeure de droit à l'université du Nouveau Mexique, chacun joue une partition propre.
L'ancienne Première dame est l'une des personnalités préférées des Américains selon l'institut YouGov, avec une cote de popularité de 61%.
Son ancien président de mari, lui aussi très populaire, n'hésite pas à sermonner les hommes noirs, qui selon les sondages sont plus tentés par Donald Trump qu'en 2020.
Afro-américains
En campagne, le premier président noir des Etats-Unis a aussi déployé un registre ironique dans lequel il excelle.
Il s'est par exemple moqué de l’obsession de Donald Trump pour la taille des foules à ses meetings, en insinuant que cela trahissait une fixation sur d'autres mensurations, plus viriles.
Dans une campagne méthodique et centriste de Kamala Harris, qui n'insiste pas sur son histoire de femme noire et d'origine asiatique, l'ancien président joue aussi de son image cool, en scandant sur scène les premières phrases de "Lose Yourself", tube planétaire du rappeur Eminem.
Mais le couple Obama n'est pas là que pour faire du spectacle, son implication va jusque dans les rouages de la campagne démocrate.
Kamala Harris a recruté nombre d'anciens conseillers de Barack Obama pour l'épauler jusqu'au scrutin du 5 novembre, et en particulier David Plouffe, qui avait piloté la campagne victorieuse du premier président noir des Etats-Unis en 2008.