Plus de 1 500 détenus se sont évadés mercredi d'une prison de haute sécurité de Maputo, profitant de l'agitation au troisième jour des troubles au Mozambique, déclenchés après la confirmation de la victoire du Frelimo, alors que l'opposition dénonce des fraudes.
Le chef de la police a commenté:
Nous sommes particulièrement préoccupés par cette situation.
En dépit des irrégularités soulevées par nombre d'observateurs lors des élections du 9 octobre, le Conseil constitutionnel a confirmé lundi que le candidat du Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, avait gagné l'élection présidentielle avec 65,17 % des voix.
Mercredi, des groupes de manifestants se sont approchés de la Prison Centrale, créant de la confusion et du bruit, ce qui a suscité de l'agitation parmi les détenus. Ces derniers ont fini par faire tomber un mur par lequel ils se sont échappés, a expliqué le chef de la police.
Des barricades restaient érigées mercredi dans plusieurs quartiers de la capitale, filtrant les rares véhicules tentant de circuler. Des actes de vandalisme se sont également poursuivis.
Climat d'insécurité
Outre les boutiques et bâtiments publics déjà mis à sac depuis lundi, plusieurs ambulances ont été incendiées, tout comme un dépôt de médicaments et d'autres commerces de proximité, a constaté un correspondant de l'AFP.
Certains manifestants avaient dressé des tables dans la rue pour continuer à occuper le terrain tout en fêtant Noël en famille ou avec leurs voisins, a observé l'AFP dans plusieurs quartiers populaires de Maputo.
Quelques riverains s'aventuraient dehors, tentant d'acheter de quoi boire et manger, mais beaucoup de supermarchés ont été vandalisés. Seules quelques épiceries de quartier ont timidement rouvert pendant quelques heures.
Deux mois de manifestations, de grèves et de blocages ont déjà coûté la vie à au moins 150 personnes, selon plusieurs bilans croisés d'ONG.
Le ministre de l'Intérieur, Pascoal Ronda, a aussi répertorié 236 "actes de violences graves" entre lundi soir et mardi soir.
Le chef de la police a affirmé mercredi soir craindre que ces fugitifs ne se regroupent avec d'autres criminels, aggravant ainsi l'insécurité dans les prochains jours au Mozambique.