Les commémorations officielles débutent le 7 avril – jour des premières tueries de ce qui deviendra le dernier génocide du XXe siècle, faisant 800.000 morts, majoritairement dans la minorité tutsi, mais aussi des Hutu modérés.
Peu de temps auparavant, aux côtés notamment du président congolais Denis Sassou-Nguesso et du chef de l'Etat sud-africain Cyril Ramaphosa, Paul Kagame s'est recueilli devant une gerbe de fleurs, en hommage aux victimes des massacres.
Il doit également prononcer un discours dans une arène de 10.000 places, où les Rwandais organiseront plus tard une veillée aux chandelles.
Au Rwanda, la musique ne sera pas autorisée dans les lieux publics, ni à la radio. Evénements sportifs et films seront interdits de diffusion à la télévision, sauf s'ils sont liés aux commémorations.
Les tueries du printemps 1994 ont été déclenchées au lendemain de l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana, dans une frénésie de haine alimentée par une virulente propagande anti-Tutsi.
Trois mois durant, l'armée, les milices Interahamwe (bras armé du régime génocidaire hutu), mais aussi de simples citoyens massacreront -- avec fusils, machettes ou gourdins -- les Tutsi, appelés par leurs bourreaux "Inyenzi" ("cafards" en langue kinyarwanda), et des opposants hutu.
Le carnage prend fin lorsque la rébellion tutsi du FPR s'empare de Kigali le 4 juillet, déclenchant un exode de centaines de milliers de Hutu vers le Zaïre voisin (aujourd'hui République démocratique du Congo).
Trente ans plus tard, des charniers continuent d'être mis au jour.
La communauté internationale avait été vivement critiquée pour son inaction avant et durant le génocide.
La justice a également joué un rôle majeur mais selon Kigali, des centaines de personnes suspectées d'avoir participé au génocide sont toujours en liberté, notamment dans les pays voisins, comme la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda.
Au total, 28 fugitifs ont été extradés depuis des pays étrangers, dont six depuis les États-Unis.
Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty et Human Rights Watch, ont appelé à l'accélération des poursuites contre les responsables du génocide.