ÉDITION:

Le Mali dit ne pas être tenu par le délai d'un an pour sortir de la CEDEAO

La rédaction
17:227/02/2024, mercredi
MAJ: 7/02/2024, mercredi
AFP
Ministre des Affaires étrangères maliennes, Abdoulaye Diop, lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion des Experts, en prélude à la réunion des Ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des Etats du Sahel, lundi 27 novembre 2023.
Crédit Photo : Abdoulaye Diop / Compte X
Ministre des Affaires étrangères maliennes, Abdoulaye Diop, lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion des Experts, en prélude à la réunion des Ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des Etats du Sahel, lundi 27 novembre 2023.

Le Mali se considère délié dès à présent de ses obligations vis-à-vis de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest après l'annonce de son retrait, et non pas dans un an, indique un document des Affaires étrangères.

Les autorités de Bamako ont annoncé le 28 janvier le retrait du Mali de la Cedeao, en même temps que les régimes militaires en place chez les voisins burkinabè et nigérien avec lesquels elle a forgé une alliance.


L'article 91 du traité de la Cedeao stipule que les pays membres restent tenus par leurs obligations pendant une période d'un an après avoir notifié leur retrait.

Dans une lettre à la Cedeao le ministère des Affaires étrangères dit souligne que:


Le gouvernement de la République du Mali n'est plus lié par les contraintes de délai mentionnées à l'article 91 du traité.

Les Affaires étrangères affirment que la Cedeao a elle-même rendu le traité
"inopérant"
quand elle a manqué à ses obligations en fermant en janvier 2022 les frontières des Etats membres avec le Mali, lui interdisant l'accès à la mer.

La Cedeao avait à l'époque imposé de lourdes sanctions au Mali pour forcer les militaires au pouvoir à s'engager sur un calendrier acceptable de rétrocession du pouvoir aux civils.


Le ministère
"réitère le caractère irréversible de la décision du gouvernement"
de se retirer
"sans délai de la Cedeao en raison de la violation par l'organisation de ses propres textes".

Région fracturée


Les régimes militaires des trois pays sahéliens ont formellement notifié à la Cedeao fin janvier le retrait
"sans délai"
de leur pays de l'organisation, qui a tenté sans succès d'y imposer le retour des civils au pouvoir.


Ces pays où les gouvernements civils ont été renversés par des coups d'Etat militaires successifs depuis 2020 ont été suspendus des instances de la Cedeao.


L'organisation est allée jusqu'à menacer de recourir à la force au Niger, où les militaires ont renversé le président élu Mohamed Bazoum.

Les régimes militaires ne cessent de dénoncer l'instrumentalisation faite selon eux de la Cedeao par la France et leur retrait est le dernier acte de rupture en date.


Ils ont poussé les ambassadeurs et les forces françaises vers la sortie et se sont tournés politiquement et militairement vers d'autres partenaires. Ils ont par ailleurs formé une alliance placée sous le signe de la souveraineté et du panafricanisme.

Au-delà de ses conséquences économiques encore difficiles à estimer, l'annonce du retrait fracture davantage une région frappée par les violences des groupes terroristes liés à Al-Qaïda et à Desh.


Ces violences ont fait des dizaines de milliers de morts, civils et militaires, et des millions de déplacés dans les pays du Sahel, et la progression de ces groupes menace les pays côtiers.


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